• Le Tour de France débute ce samedi et nombreux sont les gens qui pensent que son parcours est étrange. En effet, la première semaine offrira du bonheur aux sprinteurs et puncheurs avant de voir la montagne reprendre ses droits en deuxième et troisième semaine. Voici 10 bonnes raisons de le suivre.

    tourdefrance_2015_utrecht
    Comme nous, Utrecht et son Dom ne peuvent plus attendre !

    1. Les meilleurs grimpeurs seront tous là

    Cela fait très longtemps que la liste des favoris n'a pas été aussi longue. Cette année, le Tour de France risque d'être impressionnant en montagne. Les quatre fantastiques, Chris Froome, Nairo Quintana, Alberto Contador et Vincenzo Nibali, le tenant du titre, seront au Grand Départ à Utrecht. A ce quatuor, qui va nous offrir des batailles mémorables dans les Pyrénées et les Alpes, il faut ajouter des outsiders tenaces comme Thibaut Pinot, Romain Bardet, Rui Costa ou encore Tejay Van Garderen. Nul doute que nous avons à faire ici à l'un des plus gros plateaux que le Tour de France n'a jamais connus. Les étapes de montagne seront dantesques et il ne faudra pas oublier qu'un Nibali est capable de surprendre ses concurrents sur une simple étape accidentée comme Christopher Froome est capable d'écraser la concurrence sur une seule étape de montagne. Tous seront cependant sur la défensive entre Seraing et Cambrai sauf peut-être le requin de Messine, prêt à refaire le même coup que l'an passé. Profitons de ce Tour de France 2015, cela fait longtemps que n'avions pas été aussi excités par une simple start-list.

    2. Les meilleurs sprinters ont répondu présent...sauf Kittel

    Oui, l'allemand a déclaré forfait jeudi dernier. Vainqueur de huit étapes en seulement deux éditions, Marcel Kittel, par son absence, va redistribuer les cartes pour le maillot vert. Néanmoins, avec Cavendish, Sagan, Kristoff, Démare, Degenkolb, Matthews, Greipel ou encore Bouhanni, rassuré après ses examens passés hier qui n'ont révélé aucune fracture, les sprints seront si disputés qu'il ne faudra pas les rater. La distribution des points pour le maillot vert a été revue par les organisateurs et les places d'honneur à chaque arrivée au sprint ne suffiront plus à Peter Sagan pour aller chercher un quatrième maillot vert consécutif. Mais le slovaque est tellement polyvalent, qu'il pourra aller chercher des points aux sprints intermédiaires des étapes de montagne. Une chose est sûre, ça va frotter pour les arrivées au sprint.

    3. Un français peut (encore) monter sur le podium

    Peu de place pour le contre-la-montre et la montagne en abondance. Ainsi, Thibaut Pinot ou Romain Bardet, nos deux meilleures chances pour le classement général, auront de quoi surprendre leurs concurrents par leur malice, leur jeunesse et leur spontanéité. Oui, comme l'an passé, un français peut prétendre monter sur le podium et ce, malgré la présence du gratin du cyclisme mondial. La bataille sera rude aussi pour le maillot blanc puisque Nairo Quintana part favori, lui qui l'a déjà remporté en 2013. Le maillot jaune ? Peut-être pas tout de suite pour nos français, Jean-Christophe Péraud l'a dit lui-même, "c'est trop tôt". Mais si un Pinot, un Bardet voire un Barguil remporte le Tour de France dans les années à venir, nous ne serions pas surpris.

    4. Un français peut remporter un sprint massif

    Le dernier français à avoir remporté un sprint massif sur la Grande Boucle est Jean-Patrick Nazon, c'était en 2004 à Wasquehal. Depuis, c'est le grand vide. Mais, ces dernières années, une nouvelle génération de sprinters français est arrivée et ce 102ème Tour de France est sans doute une bonne occasion pour renouer avec le succès sur ces arrivées si particulières au sprint. Nacer Bouhanni est diminué après sa chute de dimanche mais les deux bouquets qu'il a pris sur le Critérium du Dauphiné Libéré sont la preuve qu'il n'est pas à sous-estimer. Son ancien coéquipier, Arnaud Démare, attend ce déclic en grand tour qui le libérerait de la pression qu'il a sur les épaules. Quant à Bryan Coquard, il a été très en vue sur le dernier Tour de France mais garde quand même un oeil sur la piste car Rio, c'est dans un an. Cependant, le sprint français ne s'est jamais senti aussi proche d'une victoire sur le Tour depuis celle de Nazon en 2004.

    5. C'est peut-être le dernier Tour d'Europcar

    C'est le grand flou autour de la formation de Jean-René Bernaudeau. Europcar ne prolongera pas son contrat au terme de la saison, ça, on le sait. Le problème, c'est qu'aucun repreneur n'est actuellement assez crédible pour prétendre reprendre non pas seulement l'équipe, mais aussi le centre de formation Vendée U. Si l'équipe venait à s'arrêter, cela laisserait un gros vide dans le cyclisme français car Europcar représente plusieurs années d'histoire dans ce sport où elle a laissé des émotions impossibles à effacer. Créée en 2000, la formation a changé six fois son naming, mais cela pourrait bien s'arrêter à la fin de l'année. Nous le saurons après le Tour de France qui sera donc peut-être le dernier pour Europcar c'est pourquoi il ne faut pas le rater.

    6. La première semaine est piégeuse

    Beaucoup ne voient pas d'intérêt dans cette première semaine. Elle n'a pas eu lieu mais déjà, certains la trouvent ennuyeuse. Pourtant, chaque jour sera intéressant à suivre. Les arrivées en côte comme à Huy, Le Havre et au Mûr-de-Bretagne offriront un spectacle impressionnant et par ailleurs, les arrivées pour puncheurs sont rares sur la route du Tour. Les bordures, que ce soit aux Pays-Bas ou en Normandie, pourront piéger des favoris pas assez prudents. Mais ce que tout le monde attend, ce sont les pavés. L'an passé, l'étape des pavés avait été incroyable avec de multiples rebondissements dont l'abandon de Chris Froome. Nibali était sorti grand vainqueur de cette fameuse étape mais peut-il rééditer son exploit cette année ? La réponse mardi prochain entre Seraing et Cambrai. Alors, toujours aussi mécontent de cette première semaine ? Le Tour ne se joue pas seulement en montagne.

    7. Le retour du contre-la-montre par équipes

    On a désormais l'impression que ASO introduit le contre-la-montre par équipes tous les deux ans sur la Grande Boucle. Le dernier date de 2013 et c'est un plaisir de retrouver cette épreuve singulière, là où le terme collectif prend tout son sens. La surprise, c'est qu'il intervient tard, le dimanche 12 juillet, lors de la neuvième étape. Il peut enterrer tous les espoirs de ceux qui auront déjà perdu du temps lors de la première semaine. D'autres voudront marquer les esprits avant d'attaquer les Pyrénées. Il n'empêche que ce chrono par équipes entre Vannes et Plumelec n'a rien de normal: 28 kilomètres d'effort et une arrivée jugée...au sommet de la côte de Cadoual ! De quoi confirmer l'originalité du parcours de ce Tour de France 2015.

    8. Nous fêtons les 40 ans du maillot à pois rouges...

    Lucien Van Impe a remporté six fois le classement de la montagne, mais seulement quatre fois le maillot à pois rouges. Pourquoi ? Parce que ce maillot a été introduit pour la première fois en 1975. Et c'est le belge qui a été le premier à la remporter. Depuis, de grands noms l'ont enfilé à Paris mais aussi des baroudeurs comme Anthony Charteau en 2010 ou Thomas Voeckler en 2012. C'est le paradoxe de ce maillot qui récompense le vainqueur du classement de la montagne mais pas forcément le meilleur grimpeur. Remporter le maillot à pois rouges l'année de ses 40 ans, cela a une valeur particulière. Mais il est quasiment impossible de parier le vainqueur du classement de la montagne.

    9. ...de l'arrivée sur les Champs-Elysées...

    40 arrivées sur les Champs-Elysées. Depuis 1975 et la victoire de Walter Godefroot, le Tour de France a pris l'habitude de s'arrêter sur la plus belle avenue du monde. Elle représente beaucoup pour les coureurs. Voir les Champs-Elysées signifie terminer le Tour de France, la fin d'une aventure compliquée de trois semaines. C'est là où les coureurs peuvent parader et cette avenue est également le théâtre du sprint le plus prestigieux au monde. Le dernier français à avoir levé les bras sur les Champs-Elysées est Jean-Patrick Nazon, encore lui. Un bouquet sur cette avenue ne vaut aucun autre bouquet pour un sprinter. Après deux victoires de Marcel Kittel, peut-être qu'un autre sprinter va ajouter son nom au palmarès de la dernière étape de la Grande Boucle. Un sprinter ou non. Bernard Hinault ou encore Alexandre Vinokourov se sont imposés sur les Champs-Elysées.

    10. ...et de la victoire de Bernard Thévenet.

    C'est l'année des quadragénaires. Après le maillot à pois rouges, l'arrivée sur les Champs-Elysées, la victoire de Bernard Thévenet. Et tous les passionnés de cyclisme savent ce que cette victoire a de particulier. Elle a mis fin au règne sans partage d'Eddy Merckx. Le français a construit son succès en grande partie sur l'étape Digne-les-Bains-Pra Loup où il n'a laissé aucune chance au belge. Cette étape, nous la retrouvons cette année au programme du Tour de France 2015, comme un symbole. Cette année, ce sera aussi les 30 ans de la cinquième victoire de Bernard Hinault sur la Grande Boucle, la dernière victoire française aussi. Depuis, un maillot jaune français se fait toujours attendre.

    Alors, cela ne vous donne pas envie de suivre le Tour de France 2015 avec nous ?

    Source photo (ASO)

    Nico


    2 commentaires
  • Alors que les équipes commencent à dévoiler leur start-list pour le Tour de France, la Giant-Alpecin reste pour l'instant muette même si certains noms sont assurés d'y participer. Ce n'est pas le cas de Marcel Kittel qui, diminué par un virus en début de saison, va annoncer demain s'il participe ou non à la prochaine Grande Boucle.

    Marcel+Kittel+2015+Santos+Tour+Down+Under+7g91yzK-6zdl
    Ici au Tour Down Under en début de saison, Marcel Kittel sera-t-il présent à Utrecht pour émarger ?

    Le virus qui change tout

    People_Choice_Classic_2015_Marcel_KittelLa People's Choice Classic, 18 janvier 2015. C'est la première course de l'année pour Marcel Kittel qui sort d'une saison 2014 qui l'a encore vu progresser. Comme attendu, l'allemand ne se fait pas prier pour lever les bras, déjà. Sous le nouveau maillot de l'équipe qui a changé de co-sponsor durant l'inter-saison, s'appelant la Giant-Alpecin désormais, Kittel n'a pas eu de mal à s'adapter au noir, quittant un blanc qui l'avait vu lever les bras huit fois sur le Tour de France 2013 et sur le Tour de France 2014. Mais au sortir de la course, personne ne pouvait penser que le nouveau patron du sprint mondial allait vivre une première moitié de saison blanche. Sacré virus ! Un virus a réussi à faire ce que les autres sprinters n'ont pas réussi à réaliser en deux ans: mettre hors-course Marcel Kittel. Alors, on se dit que le Tour 2015 n'est que dans six mois, le robuste allemand de 27 ans va s'en remettre. Mais après un Tour Down Under vierge, s'ajoute un Tour du Qatar où il est encore difficile de déterminer si Marcel Kittel était présent. Mais oui, ce dernier était là sauf qu'il a été transparent. S'en suit donc un printemps catastrophique qui le voit reprendre la compétition au Tour du Yorkshire, le Yorkshire, là où il avait remporté la première étape de la dernière Grande Boucle, un événement qui paraît si loin. Trop court physiquement, diminué par ce virus du début de saison, Kittel ne voit même pas la fin de la première étape. Le physique n'a pas suivi non plus sur le Ster ZLM Tour remporté par André Greipel. Juin est arrivé si vite et Kittel, s'il va un peu mieux, a toujours du mal à rester au contact du peloton en fin d'étape. Il ne reste qu'une seule course avant le Tour de France, c'est le championnat d'Allemagne, mais à dix jours du début du Tour de France, difficile de savoir si Marcel Kittel sera présent à Utrecht, lui qui a remporté huit étapes sur les deux dernières éditions de la Petite Reine.

    L'Allemagne attend

    die-ard-ueberdenkt-eine-rueckkehr-zur-berichterstattung-ueber-die-tour-de-france-C'est vraissemblablement demain que Kittel va se décider. Oui ou non ? C'est la réponse que toute l'Allemagne attend concernant son idole. Il faut dire que le sprinter de la Giant-Alpecin est très respecté et apprécié outre-Rhin, sans doute sa position contre le dopage comme le démontrent ses déclarations allant à l'encontre d'Alexandre Vinokourov et Bjarne Riis. Son absence n'a pas été si débattue que cela par les journaux allemands. La nouvelle coqueluche du cyclisme allemand est l'espoir de toute une nation avec John Degenkolb, son coéquipier. C'est grâce à ces deux coureurs qu'ARD a décidé de retransmettre le Tour de France 2015 à la télévision allemande alors que la chaine était absente depuis 2011, se retirant désabusée par les affaires de dopage ayant touché le pays, notamment sous l'ère Jan Ullrich. Ce serait donc la grosse déception en Allemagne si le retour de la Grande Boucle à la télévision était marqué par l'absence de Marcel Kittel. Incarnant le renouveau du cyclisme allemand, un cyclisme propre que les journaux nationaux attendaient depuis longtemps, le sprinter voit son compte-à-rebours s'arrêter. La décision sera dure à prendre car avec un "oui", il se met la pression de devoir réussir son Tour pour ne pas avoir le remords d'avoir sacrifié un coureur. Avec un "non", il sera difficile pour lui de regarder la course à la télévision.

    John Degenkolb, l'autre solution

    Paris-Roubaix-John-Degenkolb-cobbleNéanmoins, si Marcel Kittel venait à dire non, il y aurait John Degenkolb pour le remplacer. Quoi qu'il arrive, celui-ci sera sur le Tour de France. Mais avec quel statut ? Toujours présent sur la Vuelta, Degenkolb rêve d'être le leader de son équipe sur le Tour de France et cette année peut être la bonne. Tout dépend de Kittel mais Degenkolb a franchi un cap cette saison en remportant deux Monuments, Milan-San Remo et Paris-Roubaix. Reste à savoir si le printemps n'a pas trop fatigué l'allemand qui s'est montré plutôt discret depuis son printemps réussi. Aussi, la Giant-Alpecin misera cette année sur Warren Barguil, le français qu'elle a couvé depuis deux ans et qu'elle lâche enfin sur les routes du Tour après l'avoir préparé sur la Vuelta. Il y aura donc deux cartes à jouer pour la formation allemande, le sprint et la montagne. Kittel ou Degenkolb donc ? Même si le premier dit oui, on ne sait pas si son physique tiendra trois semaines, ainsi le second pourrait passer à l'action. Peut-être même qu'il a coché l'étape des pavés à moins qu'il ne joue le rôle de protecteur pour son leader pour le classement général, Barguil. La Giant-Alpecin arrivera donc dans le flou à Utrecht mais elle pourrait déjà y voir plus clair dès demain avec la réponse de Marcel Kittel sur sa présence ou non au départ de la Grande Boucle 2015. Cette réponse n'est pas seulement attendue par la formation de Iwan Spekenbrink, elle est également attendue par des millions d'allemands.

    Source photos (zimbio.com, cyclingquotes.com; t-online.de; roadcyclinguk.com)

    Nico


    votre commentaire
  • Depuis 2013, au départ du Tour de France, ils sont deux des attractions les plus prisées des suiveurs. Chris Froome et Richie Porte, son fidèle lieutenant, sont inséparables en juillet et beaucoup voient Porte comme un élément indispensable au succès du britannique. Vraiment ? Voici cinq raisons qui prouvent que non, Froome n'a pas besoin de son accolyte sur le Tour 2015.

    PorteFroome_dHuex
    Porte retourné vers Froome, ici dans l'Alpe d'Huez, une image récurrente du Tour de France 2013. Et si l'australien s'émancipait du britannique ?

    1. Porte sort d'un Giro désastreux

    Richie-PorteEncore une fois, l'australien a fait honneur à sa réputation. Les grands tours ne sont pas faits pour lui. Une fois passé la première semaine, il est très vulnérable et son dernier Giro en est la preuve. Il fut catastrophique. Il y eut une première semaine tout à fait normale malgré la polémique née du fait qu'il séjournait dans un camping-car individuel sans ses équipiers. C'est vrai que la stratégie d'équipe est à revoir car, à force de ne pas vivre au sein du groupe Sky, Porte s'est fait avoir à son propre jeu en n'ayant qu'un compatriote d'une autre équipe pour l'aider. Fatal ! Au lieu de perdre une minute pour crevaison, il en a pris trois en un seul jour paisible, un jour de transition. Une pénalité qui suit une crevaison, ce fut les premiers soucis du Giro désastreux de l'australien, annoncé au départ comme l'un des sérieux prétendants au maillot rose. Au lieu de connaître un jour sans comme il en a si souvent l'habitude sur les courses de trois semaines, il a connu une semaine sans. Il est tombé dans l'inconnu et c'est Leopold König qui est venu au secours de la Sky tandis que lors du deuxième jour de repos, Richie Porte sortait par la petite porte du Giro 2015. Ce n'est donc pas avec confiance qu'il aborde le Tour de France et alors qu'une partie de l'équipe qui composera la Sky sur celui-ci sort d'un Dauphiné triomphant, le moral miné de l'australien pourrait être un handicap.

    2. Porte n'était pas sur le Dauphiné où Froome et la Sky ont triomphé

    WATSON_00004250-007Effectivement, après un début de Dauphiné compliqué, la Sky a démontré l'ampleur de son talent sur le dernier week-end. Elle a contrôlé les deux dernières étapes de montagne avec tellement de force, de conviction et de sens tactique, qu'il est impossible de comparer l'équipe britannique à une autre du peloton international. Et il n'y avait pas Porte, ainsi l'absence de l'australien sur le Tour ne serait pas préjudiciable, loin de là. Froome, la semaine dernière, a su s'entourer d'équipiers performants à l'image de Peter Kennaugh, vainqueur de la première étape, et qui a participé au sacre du britannique, considérablement relancé pour le Tour. On a retrouvé chez la Sky du Dauphiné 2015, la Sky qui avait dominé les Grandes Boucles 2012 et 2013. Seul l'effectif a changé et Froome a profité du travail de ses coéquipiers pour finir les étapes en solitaire mais il n'y avait pas Porte justement et Froome a prouvé qu'il pouvait gagner sans lui. Pourquoi serait-il utile alors sur le Tour de France si la Sky a donné satisfaction sans lui sur le Dauphiné ?

    3. Wout Poels est un très bon lieutenant

    La Sky a pris Poels à Etixx-Quick Step pour ça: aider les leaders de l'équipe britannique en montagne. Et il a éclipsé Porte sur le Dauphiné. Chris Froome s'est comme trouvé un nouveau lieutenant qui cette fois-ci, n'a pas l'intention d'être un leader, surtout sur un grand tour. Mais il a cette qualité en montagne qui correspond parfaitement au dernier fer de lance d'un coureur comme Froome. Sur le Dauphiné, c'est lui qui a été le dernier à mettre sur orbite le britannique et il s'est avéré être très précieux pour lui, ainsi sa présence sur le Tour est quasiment déjà actée.

    4. Porte doit assumer son statut de leader

    C'est le problème de l'australien: sur les courses de trois semaines, il n'y arrive pas, connaissant toujours une défaillance à un moment donné. Il y a un détail psychologique lié à tout ça. Richie Porte ne peut pas réussir sur un grand tour s'il continue à jouer les lieutenants sur LA course la plus importante de l'année, le Tour de France. Soit il décide de ne plus protéger Froome et joue sa carte sur le Giro ou la Vuelta, soit il quitte la Sky. Porte n'arrivera jamais à briller sur le Giro s'il sait qu'il va jouer les pompiers de service en juillet. Ainsi, on lui place dans sa tête qu'il est un leader de secours sur le Tour de France et rien d'autre. La Sky doit mettre à disposition de Froome des grimpeurs qui assument leur statut d'équipier et des bons grimpeurs dans ce cas, elle en regorge.

    5. Froome peut se débrouiller seul

    En 2013, au lendemain de sa victoire à Ax-3 Domaines, Porte avait connu une terrible défaillance et plus aucun Sky n'était présent pour protéger Froome alors maillot jaune. Mais cela n'avait pas empêché ce dernier de contenir toutes les attaques et de neutraliser les écarts au général entre lui et ses concurrents sur la grande étape pyrénéenne. A l'image de Contador sur le dernier Giro d'Italia, il faut savoir se débrouiller seul lorsque l'équipe ne répond plus. La Tinkoff-Saxo s'est montrée très défaillante autour d'El Pistolero qui a pris ses responsabilités pour garder son maillot rose. Chris Froome a les qualités pour se débrouiller sans l'aide de ses équipiers au cas où ceux-ci connaîtraient un jour sans. Ainsi, il est inutile d'user Richie Porte qui peut donc se préparer pour la Vuelta où il resprésenterait un atout considérable pour la Sky. C'est le problème de la formation de Dave Brailsford qui compte deux gros leaders, savoir gérer les calendriers de chacun en satisfaisant leur égo.

    Froome et Porte sur le Tour de France 2015, nous les verrons sans doute ensemble, mais est-ce vraiment utile ? J'ai donné mon avis, donnez le vôtre.

    Source photos (roadcyclinguk.com; independent.co.uk; cyclingweekly.co.uk)

    Nico


    votre commentaire
  • On parle d'Astana, de la Sky ou de la Tinkoff-Saxo mais parle-t-on assez de la Movistar ? L'équipe espagnole date pourtant de 1980 et existait alors sous un autre nom. Après de multiples changements de sponsors, elle est aujourd'hui l'une des meilleures équipes du peloton et regorge surtout de talents.

    url
    La Movistar compte des pépites à n'en plus finir comme Nairo Quintana révélé sur le Tour de l'Avenir 2011.

     

    A fond sur les grands tours...

    QuintanaenroseNairo Quintana s'engage demain sur la Route du Sud, un tremplin efficace vers le Tour de France qui sera le principal objectif de la saison du colombien. qui a su trouver sa place très rapidement dans la formation espagnole. Il faut dire qu'à 23 ans, alors que son leader était Valverde, il a marqué les esprits en terminant deuxième du Tour de France 2013 tout en remportant le maillot blanc de meilleur jeune et le maillot à pois rouges de meilleur grimpeur. Tout ça, il le doit à la Movistar qui ne cesse de sortir des pépites prêtes à tout gagner. Nairo Quintana n'en est qu'un exemple lui qui a confirmé qui plus est en enlevant le Giro 2014 puis Tirreno-Adriatico cette saison. Très attendu sur la prochaine Grande Boucle, le colombien sera l'un des favoris pour le maillot jaune et pourra compter sur une équipe très tournée vers les grands tours comme elle l'a toujours été depuis ses débuts. Mais, paradoxalement, la Movistar attend une victoire sur le Tour de France depuis 2006, soit neuf ans, où Oscar Pereiro avait triomphé en jaune sur les Champs-Elysées. Bizarre pour l'héritière de Banesto, l'équipe des cinq succès de Miguel Indurain sur le Tour. Depuis 2006, elle a dû se contenter des places d'honneur et place désormais tous ses espoirs sur Nairo Quintana. Des grimpeurs comme Herrada, Gadret, Castroviejo ou encore Intxausti, la Movistar n'arrive même plus à les compter sur ses doigts si bien qu'elle en a oublié les sprinters. Néanmoins, si Rojas est sur le chemin de la retraite, elle a réussi à attirer Juan José Lobato mais la Movistar n'a jamais prétendu empiler les victoires sur les sprints, non, elle a trouvé un autre moyen pour gagner et avoir encore plus de visibilité.

    ...sans oublier les classiques

    ValverdeFlècheWallonneLa Movistar n'a jamais joué des coudes sur les pavés et c'est bien le petit hic pour le Tour de France où il faudra accompagner Quintana sur l'étape des pavés alors qu'aucun coureur de la Movistar ne semble en posture légitime de le protéger sur cette étape tant redoutée. En revanche, sur les vallons, ça va beaucoup mieux. Et la visibilité d'une semaine ardennaise vaut bien celle d'un Giro. La Movistar doit beaucoup à Alejandro Valverde qui est là depuis 2005, depuis la création du Pro Tour. L'espagnol a connu cinq changements de nom avec cette équipe, mais il n'a jamais voulu changé d'air, il s'est toujours senti bien dans cette structure qui l'a accompagné dans ses plus grands succès. Valverde a bien rendu service à son équipe en lui ramenant le Tour d'Espagne 2009 mais surtout huit classiques dont trois Flèche Wallonne et trois Liège-Bastogne-Liège ! Les dernières en date, en avril dernier, un doublé sur la Flèche et la Doyenne qu'il adore particulièrement. S'il a pointé la Vuelta cette saison, il sera sans doute présent sur les routes du Tour pour aider Quintana avec qui il n'y a pas de concurrence tant les rôles sont bien définis dans cette équipe au budget pas si conséquent que cela, huit millions d'euros en 2014. Un petit tour sur nos routes avant d'aller défendre son titre sur la Classica San Sebastian où il visera son premier triplé Flèche-Doyenne-San Sebastian mais où il visera surtout un troisième succès sur un tracé qu'il connait maintenant par coeur. A 35 ans, Alejandro Valverde n'est pas prêt de raccrocher, un peu comme son équipe.

    Un vivier de talents

    ViscontiGiro2015Seulement, là où se démarque la Movistar, c'est que, lorsque Nairo Quintana ou Alejandro Valverde manquent à l'appel, il y a toujours un ou plusieurs coureurs pour assurer le spectacle. Le dernier exemple c'est le Giro d'Italia 2015 où Valverde était absent comme à son habitude et où Quintana ne défendait pas son maillot rose acquis un an plus tôt. C'est pour cela que la formation espagnole n'était pas beaucoup citée en début d'épreuve, la presse s'attardant sur Contador, Porte ou Aru. A l'arrivée pourtant, Andrey Amador a pris une surprenante quatrième place au général, Giovanni Visconti a remporté le maillot bleu du meilleur grimpeur et, comme la tradition le veut depuis que l'équipe s'appelle Movistar en 2011, au moins un bouquet a été pris. Cette année, c'est Benat Intxausti qui s'y est collé. Autre exemple, en 2013, sur le Tour de France où Quintana et Valverde sont engagés cette fois-ci, Rui Costa, désormais chez la Lampre, parvient à se démarquer en remportant deux étapes dans la troisième semaine avant de devenir champion du monde de cyclisme sur route à la fin de la saison. Des exemples comme ceux-ci, il y en a beaucoup mais ils prouvent une chose, la Movistar est une équipe à part entière qui ne s'appuie pas seulement sur ses deux stars planétaires. Elle arrivent à avoir des résultats tous les ans grâce à l'ensemble de ses coureurs et c'est pour cela notamment, qu'elle n'est pas prête de s'arrêter.

    Toujours à jouer les premiers rôles sur les grands tours, en tête de liste sur les classiques, disposant d'un groupe large et talentueux, la Movistar existe depuis 1980 et s'appelait à l'époque Reynolds. Le mois prochain, elle fera encore partie des équipes à surveiller en continue sur le Tour de France 2015 où elle fêtera sa 33ème participation.

    Source photos (lequipe.fr; eurosport.fr)

    Nico


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique