• Le blog se pare de rose à l'occasion du Giro d'Italia et ce pour trois semaines. Le Tour d'Italie commence ce samedi, c'est le premier grand tour de la saison, et je vous propose de le préparer comme il se doit entre ce soir et demain. Quoi de mieux que de commencer en vous parlant de la situation actuelle de cette course, son passé illustre, avec comme fil rouge, la couleur rose qui le caractérise.

    Nairo Quintana, vainqueur l'an passé et ici en rose, ne sera pas là pour défendre son titre. (crédits: gqitalia.it)
    Nairo Quintana, vainqueur l'an passé et ici en rose, ne sera pas là pour défendre son titre. ©gqitalia.it

    Un rose journalistique sur le déclin

    A l'instar du Tour de France et du journal l'Auto, le Tour d'Italie est né de la passion d'un journal, la Gazzetta dello Sport. Comme pour le Tour de France, le maillot de leader du classement général doit sa couleur à celle du papier sur lequel était imprimé le quotidien italien. Ce rose, nous nous y sommes habitués. Les plus anciens vous diront que c'est en 1931 qu'il a été instauré pour la première fois et que cette couleur est indissociable du Giro, les plus jeunes, nous, nous dirons seulement que ce rose a vu naitre des champions, des exploits. Mais nous ne pourrons plus jamais mesurer son impact d'antan. Le Giro, c'était mieux avant, du temps des Merckx, Coppi ou Bartali soit entre 1935 et 1975. Après, ce Tour si prisé a perdu de son charme, on le suit toujours car c'est le premier grand tour de la saison, les classiques viennent de se terminer. Il est temps donc de passer à autre chose et le Giro arrive au bon moment. Mais le Tour d'Italie ne vaut pas un Tour de France beaucoup plus historique ou encore un Tour d'Espagne, plus récent mais plus passionnant. Ce samedi débute donc la 98ème édition de ce Tour mythique créé en 1909 par la Gazzetta dello Sport mais que reste-t-il encore du Giro et de son rose immaculé ?

    Le rose n'attire plus

    On peut tous s'accorder pour dire que des castings des trois grands tours, celui du Giro est le moins fourni. Pour preuve, l'an passé et cette année, le tenant du titre ne remettra pas son maillot rose en jeu, préférant se concentrer pleinement sur le Tour de France. Vincenzo Nibali et Nairo Quintana ont donc montré que le plus important sur le Tour d'Italie était la victoire comme pour n'importe quelle course cycliste, cependant la victoire compte plus que les victoires. Enchainer les succès sur une course tel que le Giro n'a pas l'intérêt d'une domination nette et sans bavure sur le Tour de France ou la Vuelta. Nous sommes donc bien loin de l'époque d'un Merckx qui écrasa trois éditions de suite entre 1972 et 1974 ou de la domination de deux illustres cyclistes italiens, Fausto Coppi et Gino Bartali, 14 podiums à eux deux ! Nous manquerait-il des coureurs comme Merckx, Coppi, Bartali, Gaul ou Anquetil, des coureurs historiques pour redresser un Giro en perte de vitesse et qui essaie de combler son retard avec des parcours très montagneux, une tradition pour ce tour partagé entre Alpes italiennes et Dolomites. Stelvio, Gavia, Mortirolo, sur ces sommets, l'oxygène est en manque pour des coureurs exténués. Remporter le Giro reste donc une grande performance mais chaque année, une grande star s'avance sur le plateau des favoris et c'est tout. Le reste, ce ne sont que des seconds couteaux ou bien des leaders n'ayant pas la carrure internationale d'un Contador visant cette saison le doublé Giro-Tour. Les grandes têtes du peloton viennent sur le Giro par objectif et repartent sans savoir s'ils reviendront l'an prochain. Le Tour de France, c'est autre chose, on y vient une fois, on ne veut plus le quitter. Allez demander à Jens Voigt et ses 17 participations à la Grande Boucle. On ne sent pas la même animosité que peut procurer le Tour. Mais, pourtant, si le Tour d'Italie venait à disparaitre, nous serions tous déçus parce qu'au fond, ce rose, nous l'aimons tous !

    La passion du vélo nous fait rester

    Les passionnés de vélo savent tout de même que le Giro, c'est mythique et que, quoi que nous disions, cette course est ancrée dans la peau d'une saison cycliste. Et je suis bien d'accord. Ce rose attire tellement nos yeux que chaque année, lorsqu'il revient sur le devant de la scène, nous sentons le parfum de l'été se rapprocher, nous sentons que nous entrons dans une deuxième partie de la saison où les classiques sont laissées de côté afin de se concentrer sur ses longues courses de trois semaines qui passent rapidement pour les spectateurs mais peut-être pas pour les coureurs. Au fond, tout le monde aime le Giro mais les spectateurs sont plus présents sur les routes françaises et espagnoles sans doute aussi parce que le Tour d'Italie ne se déroule pas l'été ce qui en fait son charme notamment grâce à ses conditions climatiques qui peuvent être aussi aléatoires que dantesques. Néanmoins, lorsque nous ne sommes pas passionnés de vélo, on peut regarder le Tour de France car c'est le troisième événement le plus médiatisé au monde, mais le Giro nous passe au-dessus de la tête comme la Vuelta d'ailleurs. Cependant, lorsqu'on n'aime pas le vélo, on n'est pas obligé de le regarder. Mais moi, j'aime le vélo et ce rose, je l'aime comme j'aime le jaune et le rouge. Un grand tour ne serait pas un grand tour sans la couleur à laquelle il est associé pour l'éternité. Ce samedi démarre un pan de la saison cycliste et en tant que passionné de cyclisme, je ne vais pas le rater et je vais vous le faire partager selon mon point de vue sur ce blog tandis que les résumés des étapes seront à suivre sur NewsSport-Cars. Go Giro !

    Nico


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  • Il est temps de s'intéresser au parcours du Tour d'Italie 2015, un parcours plutôt banal où la montagne est très présente comme à son habitude. Mais l'une des attractivités de ce Giro sera un chrono de 60 kilomètres pour la 14ème étape. Quel parcours les organisateurs ont-ils prévu et quel sera le coureur à suivre ? La réponse maintenant !

    Voici le parcours du Giro d'Italia 2015 ! velonews.competitor.com
    Voici le parcours du Giro d'Italia 2015 ! ©velonews.competitor.com

    La montagne doit partager le butin

    Des pourcentages monstres liés à des cols longs, telle est la particularité du Giro. Cette année, les organisateurs, pour éviter la linéarité trop récurrente de leur épreuve, ont décidé de changer la donne. Le but est de pimenter un Giro d'Italia toujours passionnant mais qui reste inférieur au Tour de France et d'Espagne. Ainsi, la volonté de proposer dès les troisième et quatrième étape des profils vallonnés montre à quel point les attaquants sont mis en avant. Les sprints massifs se feront d'ailleurs plus rares cette année. Si les envies des sprinters correspondent à la morphologie des étapes, nous ne devrions pas voir deux sprints massifs de suite ! Ils seront séparés afin de mieux partager les différents profils de parcours. Et pour le maglia rossa, le maillot rouge du classement par points, remporté par Nacer Bouhanni l'an passé, nous aurons droit à une bataille acharnée entre purs sprinters comme André Greipel et sprinters-puncheurs comme Michael Matthews qui avait marqué la 97ème édition du Tour d'Italie la saison passée. Ainsi, la montagne ne sera pas seule en tête de l'affiche. Si les 17 kilomètres d'ascension de l'Abetone feront frissonner les plus fragiles dès la cinquième étape, les nombreuses étapes vallonnées, au nombre de six ou sept selon les avis, feront aussi peurs parce que les meilleurs savent qu'elles sont piégeuses. Mais comme la tradition ne doit jamais être rompue, six arrivées au sommet son prévues et une fois n'est pas coutume, la 18ème étape s'achèvera par une descente plutôt technique. Cependant, déjà, tous les spécialistes voient la 16ème étape entre Pinzolo et Aprica comme l'étape reine. Et il y a de quoi ! Cinq montées répertoriées dont l'Aprica, ascension régulière dans sa deuxième partie mais avec des pourcentages allant jusqu'à 15% dans la première partie. Les 13.9 kilomètres de ce col à 3,4% de moyenne peuvent paraitre faibles mais après une telle journée où les conditions climatiques sont imprévisibles, le peloton a de quoi frémir surtout qu'après le Passo del Mortirolo, toutes les jambes n'auront presque plus d'énergie. Mais entre tous ces noms de cols, ce Giro 2015 a une particularité que personne n'a oubliée: un contre-la-montre de 60 kilomètres ! La 14ème étape est l'étape où les purs grimpeurs peuvent tout perdre. Entre Trévise et Valdobbiadene, tous les yeux seront braqués sur ce parcours atypique et irrégulier où les relances nombreuses feront souffrir les coureurs. Les grimpeurs-rouleurs comme Richie Porte ou Rigoberto Uran voudront marquer des points, les purs grimpeurs comme Domenico Pozzovivo voudront sauver les meubles. Alberto Contador a d'ailleurs prévenu tout le monde: "le Giro commencera lors de la 14ème étape !" Et pour finir, nous aurons droit au traditionnel défilé qui se déroulera entre Turin et Milan, pour mettre en avant l'Exposition Universelle qui se déroule cette année à Milan. Un parcours assez indécis, voilà la recette du Giro 2015 pour garder le suspens !

    Le coureur à suivre: Domenico Pozzovivo

    cyclismactu.net
    ©cyclismactu.net

    Le petit grimpeur italien d'AG2R-la-Mondiale n'a jamais aussi bien préparé le Giro d'Italia, son Giro d'Italia. Comme grand tour, il compte le plus de participations sur celui-ci, qui parcourt son pays d'origine. Leader d'une formation où le cas Carlos Betancur se dévoilera au fil des étapes, Pozzovivo a une lourde responsabilité mais fort de ses trois top 10 sur les trois dernières éditions dont son meilleur résultat la saison passée, cinquième, il compte bien progresser cette année. Pourquoi pas le podium ! C'est ce qu'on peut se demander après sa préparation incroyable et excellente. Elle n'a jamais été aussi bonne avec un podium sur le Tour de Catalogne où il a enlevé une étape, un top 10 sur Tirreno-Adriatico et Liège-Bastogne-Liège, une étape sur la répétition générale du Giro, le Tour du Trentin. Que dire ! Pozzovivo arrive en position de force sur un Tour d'Italie qu'il sera dur de remporter pour lui mais où un podium est envisageable. Avec une équipe plutôt montagnarde pour l'aider, AG2R-la-Mondiale montre qu'elle mise beaucoup sur ce premier grand tour de la saison. Le "docteur" en est le fer de lance et sa science tactique malgré son petit gabarit de 1,65 mètre peut faire la différence. Sauf en chrono et le problème se posera sur la 14ème étape, ce qui signifie qu'il devra être très performant et offensif en montagne. Ce Giro 2015 est peut-être celui de Domenico Pozzovivo.

    Nico


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  • Après la course, la revue de course. Vous avez pu suivre le Giro d'Italia 2015 sur NewsSport-Cars, voici le bilan sur le Guidon. Un Contador surpuissant qui se dirige vers le Tour de France en tant que favori, une équipe Astana forte mais désorganisée, des sprinters discrets, des échappées victorieuses et des français qui ont limité la casse. C'était le Tour d'Italie version 2015 !

    Trop fort Contador qui remporte son deuxième Giro d'Italia, lui qui a écrasé la concurrence sur trois semaines.
    Trop fort Contador qui remporte son deuxième Giro d'Italia, lui qui a écrasé la concurrence sur trois semaines. ©cyclingnews.com

    Contador fume la pipe

    Coupe de champagne à la main, à proximité de son directeur sportif, l'extravagant Oleg Tinkov dont les cheveux roses rappelaient la victoire de son leader, Alberto Contador pouvait être fier mais son sourire bataillait toujours avec un petit rictus qui en disait long sur la fatigue accumulée pendant trois semaines. Dimanche, El Pistolero pouvait savourer SA victoire car il n'a jamais été vraiment épaulé par ses lieutenants un peu trop faibles pour faire de la Tinkoff-Saxo une armada redoutable. Et pourtant, il a paru si fort l'espagnol, tellement fort qu'il a pu lever lever le pied et perdre trois minutes en deux jours à la fin du Giro et qu'il a pu se luxer l'épaule après une chute sur le final de la sixième de l'étape. C'est dire s'il a dominé de la tête et des épaules cette épreuve, premier grand tour de la saison, premier objectif pour Contador, un premier objectif réussi dans sa quête Giro-Tour. Il n'a pas pris de bouquet, faute à une équipe Astana qui, si elle n'a pas réussi à déstabiliser le vainqueur du Tour d'Italie, a fait preuve d'une grande force pour truster les deux places du podium restantes et prendre cinq étapes, de montagne bien évidemment. Un très bon lot de consolation, surtout si on rajoute le maillot blanc de Fabio Aru. L'italien, troisième l'an passé, progresse au deuxième rang. Avec deux bouquets à son compteur, seul le début de la troisième semaine fait tâche chez lui qui a craqué sur le contre-la-montre tant redouté de la 14ème étape et ses 60 kilomètres. C'est là qu'Astana a paru fébrile car Mikel Landa, dans le même temps, n'a pas réussi à réaliser un chrono correct, que de regrets quand on voit qu'il est parvenu à sortir Contador de sa roue en montagne. Nous nous sommes longtemps demandés qui était LE leader de l'équipe kazakhe lors de ce Giro. On pourrait penser à Aru, deuxième, mais la révélation, le coureur qui était le moins attendu, c'est bien Landa, troisième, et, comme son coéquipier italien, deux victoires d'étape. Pas de jaloux ou presque au final mais l'espagnol d'Astana ne sera plus à sous-estimer. Il a même réussi à éclipser Andrey Amador, quatrième, l'autre révélation de ce grand tour. Si on pense que Ryder Hesjedal prend la cinquième place au prix d'un incroyable come-back en troisième semaine qui lui a permis de doubler sur le fil Leopold König, sixième, et Steven Kruisjwijk, septième, on se demande bien où sont passés Rigoberto Uran et Richie Porte. Le premier a terminé à une décevante 14ème place après deux places de dauphin en 2013 et 2014, le deuxième a perdu le Giro en un jour, anodin qui plus est. Une crevaison et le maillot rose qui passe sous le nez de Richie Porte. A la fin de la deuxième semaine, lors du deuxième et dernier jour de repos, l'australien a dû faire les comptes, pas trop compliqués, et, dans son camping-car, il a décidé d'abandonner pour se concentrer pour le Tour de France où il épaulera Christopher Froome. Il n'est donc décidément pas fait pour les grands tours celui qui effrayait pourtant Contador en début de course. El Pistolero doit bien rigoler maintenant, Richie Porte est taillé pour les courses d'une semaine et, pour le moment, il n'a pas encore fait ses preuves au-delà, il serait temps. C'est à ce moment que Damiano Caruso lève le bras pour déclarer sa présence, présence au huitième rang du classement général, une place devant Alexandre Geniez et deux devant Yuri Trofimov, qui a craqué dans le Colle delle Finistere. Le leader italien de la BMC Racing Team, dans l'ombre d'un excellent Philippe Gilbert, a su exister en montagne pour accrocher un top 10 qui montre la voie à suivre pour Tejay Van Garderen en vue de la Grande Boucle. Mais au final, on retient une huitième place maintenant qu'on aura tous oubliée dans dix ans sauf l'italien peut-être. Non, on retiendra surtout que, seul face à l'armada Astana, avec une équipe défaillante, Alberto Contador a remporté le Giro d'Italia 2015, son deuxième Giro, son septième grand tour. En attendant peut-être d'écrire une nouvelle page de l'histoire du cyclisme sur la route du Tour de France 2015...

    Place aux attaquants !

    Avec huit échappées, matinales ou non, victorieuses, ce Giro d'Italia a primé les attaquants et le peloton s'est montré plus laxiste que d'habitude, sans doute que les sprinters, surpris plusieurs fois dont sur la dernière étape, n'avaient pas une équipe conséquente pour faire le travail, un travail bien souvent réalisé par...la Tinkoff-Saxo ou Astana ! Du coup, toutes les échappées étaient bonnes à prendre et des noms inconnus, sauf pour les plus mordus d'entre nous, ont eu leur moment de gloire, à l'image du jeune Davide Formolo sur la quatrième étape ou de Jan Polanc le lendemain, ou même d'un Nicola Boem profitant de l'apathie du peloton pour s'adjuger la dixième étape. On a pu revoir des têtes connues. Iljo Keisse sur la dernière étape, surprenant vainqueur à Milan alors que les sprinters avaient le bouquet qui leur tendait les bras. Cela faisait longtemps que Philippe Gilbert n'avait pas été dans une aussi bonne forme, lui qui sortait d'une campagne de classiques décevante. Au final, le belge s'adjuge la 12ème et la 18ème étape et le titre du coureur le plus agressif (dans le sens positif) tandis que Ilnur Zakarin, vainqueur du Tour de Romandie, n'a pas réédité son exploit mais a pu lever les bras sur la onzième étape. Les attaquants en ont plus profité lors de la première moitié du Tour d'Italie alors que les grimpeurs se sont expliqués sur la troisième semaine. Vainqueur du maillot bleu de la montagne, Benat Intxausti a offert un très beau combat avec Steven Kruisjwijk, attaquant hors-pair de ce Giro, pour succéder à Julian Arredondo mais le coureur de la Movistar, en plus de s'adjuger la huitième étape en solitaire, a eu le dernier mot. On parlait tout à l'heure de cinq victoires d'étape pour Astana, deux pour Landa, deux pour Aru, et le troisième larron de l'équipe kazakhe se nomme Paolo Tiralongo trop fort pour ses compagnons d'échappée sur la neuvième étape. On peut donc en conclure que cinq étapes d'affilée ont vu un échappé lever les bras mais sur le Tour de France, il n'est pas sûr que les Cavendish, Kittel, Sagan et Greipel laisseront passer les bouquets.

    Giaccomo Nizzolo en mode Peter Sagan

    Sans remporter une seule étape, Nizzolo, sprinter de l'équipe Trek Factory Racing, a pourtant remporté le maillot rouge du classement par points, succédant au français Nacer Bouhanni. Ce n'est pas faute d'avoir essayé pour celui qui a finalement été le plus régulier parmi les sprinters s'accrochant souvent aux places d'honneur. Sinon, chaque favori au maillot rouge a eu son mot à dire, Elia Viviani remportant la 2ème étape, Michael Matthews, la 3ème, André Greipel, s'adjugeant la sixième étape, et Sacha Modolo, petit veinard, les 13ème et 17ème étapes. Avec des attaquants en furie, les sprinters n'ont pas eu beaucoup d'occasion pour s'exprimer mais au final, rien ne sert de lever les bras pour remporter le maillot rouge, enchainer les deuxième places suffisent. Néanmoins, nous pouvons aussi préciser que Kittel, Cavendish, Démare, Bouhanni, Degenkolb ou encore Sagan n'étaient pas présents sur ce Tour d'Italie 2015 et là réside l'un des problèmes des organisateurs: en plus d'avoir un plateau de grimpeurs peu fournis, ils n'ont pas les meilleurs sprinters du monde au contraire du Tour de France. Que ce soit pour les favoris au maillot rose ou les favoris au maillot rouge, seule une grande star ajoute le Giro à son calendrier, Nibali en 2013, Quintana en 2014, Contador en 2015 pour le Maglia Rosa, Cavendish en 2013, Kittel en 2014, Greipel en 2015 pour le Maglia Rossa. Pas de quoi faire frémir les papilles et pourtant, le Giro auquel nous avons assisté a été l'un des plus beaux jamais organisés, de quoi donner des idées pour les prochaines éditions.

    Les français tant bien que mal

    Pour AG2R-la-Mondiale, le Tour d'Italie 2015 a vite tourné court, a été bien différent que l'année précédente et aurait pu tourner au drame. Un contre-la-montre par équipes raté pour commencer avec un temps éloigné des vainqueurs australiens d'Orica-GreenEdge, une deuxième étape où Pozzovivo est retardé par une chute provoquée par un stupide spectateur, et une troisième étape où le leader italien d'AG2R abandonne après une lourde chute qui a laissé de marbre tous les téléspectateurs qui pensaient au pire. Au final, plus de peur que de mal et un Giro à oublier pour la formation de Vincent Lavenu où Carlos Betancur a tenté de prendre un bouquet en vain. Désormais, tous les regards de l'équipe sont tournés vers le Tour de France. C'est la FDJ.fr qui a donné le plus de satisfaction avec plusieurs tops 10 pour Kévin Réza dans les étapes pour sprinters mais surtout un top 10 au général pour le téméraire leader Alexandre Geniez, vainqueur récemment du Tro Bro Léon et qui prouve qu'il a la carrure pour les grands tours. Le français a réussi à rester au contact des meilleurs le plus longtemps possible dans les étapes de montagne et a profité lors de l'avant-dernière étape de la défaillance de Yuri Trofimov pour passer de la dixième à la neuvième place, c'est toujours ça de pris. Autre satisfaction, Sylvain Chavanel, à qui il a manqué un brin de réussite pour lever les bras, lui qui termine deuxième de la cinquième étape et troisième de la 18ème étape. Enfin, comment ne pas parler d'Amaël Moinard qui s'est sacrifié sur cette même 18ème étape pour Philippe Gilbert. 15ème du classement général, le coureur de la BMC accroche le top 15 avec 10 minutes d'avance sur le 16ème ! En conclusion, des français pas très chanceux mais qui sortent avec un bilan correct avant un Tour de France pourquoi pas grandiose.

    Des attaques à tout va, des échappées victorieuses, des favoris qui se rendent coup pour coup, nous avons assisté à un Giro d'Italia 2015 impressionnant et la concurrence va avoir du mal à rivaliser. Le prochain grand tour sera le Tour de France pour lequel NewsSport-Cars et Le Guidon seront mobilisés. En attendant, place au Critérium du Dauphiné Libéré et au Tour de Suisse, vous avez compris, nous restons tout de même assez proche de l'Italie que personne ne voulait quitter des yeux dimanche soir après trois semaines fantastiques, fabuleuses, formidables, un triple F pour ce Tour d'Italie !

    Nico


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  • Mis en difficulté sur la 20ème étape, Alberto Contador n'a cependant pas tremblé lui qui avait une marge considérable. Aru s'est imposé pour l'honneur donc alors qu'aujourd'hui l'espagnol a pu parader lors d'une dernière étape qui a vu Iljo Keisse lever les bras par surprise.

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    Soulagé Alberto Contador qui finit le Giro sur les rotules mais qui peut savourer sa victoire méritée, premier round de son objectif du doublé Giro-Tour.

    Une dernière frayeur sans conséquence

    CGRCvNlWQAAKbzdIl a fait mal le Colle delle Finistere. Mais finalement, 4'37'' était une avance très conséquente, trop conséquente pour un Fabio Aru qui peut avoir des regrets sur le temps qu'il a pu perdre lors de son passage à vide. Très percutant ces deux derniers jours, l'italien termine le Giro d'Italia à la deuxième place, à 1'53'' de Contador, mais avec le maillot blanc de meilleur jeune sur les épaules. Hier, il a encore montré qu'il était le plus fort tandis qu'El Pistolero s'est contenté de gérer, seul, puisque son équipe a été (encore) défaillante. Dans la montée vers Sestriere, Hesjedal puis Uran n'ont pas réussi à suivre la nouvelle accélération du leader, le seul l'unique pourrait-on penser, d'Astana. En solitaire, Aru lève pour le deuxième jour de suite les bras, le cinquième bouquet pour la formation kazakhe sur le Tour d'Italie 2015. Ryder Hesjedal, deuxième de l'étape, est l'auteur d'un come-back formidable dans cette troisième semaine et termine le Giro à la cinquième place. C'est Uran qui peut aussi avoir des regrets, lui qui finit bien ce Tour d'Italie mais qui se contentera de la 14ème place du général après avoir terminé deux fois deuxième lors des deux dernières éditions. Non, sur le podium, on retrouve Contador, Aru et un autre Astana, Mikel Landa qui aura offert un très bon niveau sur ces trois semaines. Andrey Amador, discret, finit au pied du podium tandis que Leopold König n'a pas pu suivre la cadence infernale imposée par Hesjedal et prend la sixième place devant Steven Kruisjwijk, grand attaquant de ce Giro d'Italia qui voit le maillot bleu s'échapper au profit de Giovanni Visconti. Huitième, Damiano Caruso, et neuvième, Alexandre Geniez ! Le français, leader de la FDJ.fr, a profité de la très grande défaillance de Yuri Trofimov pour gagner une place tandis que le russe complète le top 10.

    Iljo Keisse surprend les sprinters

    CGV_idTWoAAuqDWLe sprint massif paraissait tellement évident que les équipes de sprinters en ont oublié de rouler pour le bouquet. Et à ce petit jeu, après avoir bien discuté durant une partie de cette dernière étape longue de 185 kilomètres entre Turin et Milan, le peloton s'est fait piéger. Neuf secondes, c'est l'avance qui a suffi au duo Iljo Keisse et Luke Durbridge pour se disputer le dernier bouquet à la surprise générale. Echappés à 28 kilomètres de l'arrivée, ils ont profité d'un peloton plutôt désorganisé et tailladé par plusieurs crevaisons. Au sprint, c'est le pistard Iljo Keisse, vainqueur des Six Jours de Rotterdam cette année avec Nikki Terpstra, qui a été le plus rapide et qui devance Luke Durbridge et Robert Kluge, vainqueur du sprint du peloton. A 32 ans, le belge a déclaré que ce bouquet était même "la plus belle victoire de sa carrière". Sans doute a-t-il eu une pensée pour Wouter Weylandt qui était l'un de ses amis et qui est décédé il y a quatre ans sur la route du Giro d'Italia 2011. Il n'y a donc pas eu de sprint massif, une déception pour Giaccomo Nizzolo qui n'a pas pu lever les bras sur les trois semaines mais qui conserve son maillot rouge du classement par points grâce à sa régularité.

    Très vite, n'oubliez pas de lire le bilan du Giro d'Italia 2015 sur Le Guidon. Ce fut un plaisir de vous faire suivre cette course durant trois semaines. On se retrouve très vite pour d'autres épreuves comme le Critérium du Dauphiné Libéré et, bien évidemment, le Tour de France.

    Source photos (@giroditalia)

    Nico


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  • Alors que Fabio Aru montrait des signes de faiblesse ces derniers jours et qu'il était mis en concurrence avec Andrey Amador pour la troisième place, l'italien a parfaitement réagi en s'imposant à Cervinia, en solitaire qui plus est, une performance qui le porte à la deuxième place du général, trop loin cependant d'un Contador qui a géré ses rivaux.

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    La rage de Fabio Aru, en difficulté ces derniers jours, qui s'est très bien repris en remportant en solitaire la 19ème étape du Giro 2015 et en prenant la deuxième place à son coéquipier Mikel Landa.

    Aru, le retour !

    Contador ou Landa ? Non, c'est Fabio Aru qui a su tirer son épingle du jeu et c'est Tanel Kangert qui a eu raison la veille au micro de BeIN Sports. "Pas de numéro un ou deux, nous verrons ces prochains jours". Et dès aujourd'hui, Astana a mené un gros tempo, restait juste à savoir pour qui. Deux leaders dans une formation ne font pas bon ménage mais chez l'équipe kazakhe, les coureurs ont su faire abstraction de cela. Après avoir englouti l'échappée matinale de neuf coureurs qui a très vite compris qu'elle n'irait pas au bout à cause d'un écart qui stagnait entre 3'30'' et 4'30'', Astana s'est attaqué à des contres dont un où figurait le maillot bleu, Steven Kruisjwijk, une offensive insuffisante pour le néerlandais qui a perdu son maillot distinctif au profit du dernier rescapé de l'échappée matinale, Giovanni Visconti. Sans surprise, les favoris se sont livré bataille dans la dernière ascension du jour qui menait les coureurs vers la très réputée station de sports d'hiver italienne, Breuil-Cervinia. Fort de ses performances de la veille, Ryder Hesjedal a tenté de prendre du temps au général lui qui est neuvième du général. Mais personne n'avait imaginé que Fabio Aru serait en si bonne forme après ses multiples malheurs des derniers jours. Impressionnant, l'italien a lâché tout le monde pour aller finir en solitaire, offrant à Astana sa quatrième victoire d'étape sur ce Giro 2015, la première pour un Fabio Aru...qui dépasse Mikel Landa au général ! Avec 38 secondes d'avance sur l'espagnol, le troisième du Tour d'Italie précédent revient sur le devant de la scène, juste derrière Contador qui s'est contenté de gérer après son coup de force sur la 18ème étape. 4'37'', c'est le temps qui sépare désormais Aru de Contador, un écart conséquent qu'il sera dur de rattraper pour le leader italien d'Astana. Néanmoins, avec quatre bouquets et vraissemblablement deux coureurs sur le podium, la formation kazakhe a largement réussi son Giro d'Italia 2015. Derrière, on se bouscule pour les places d'honneur. Deuxième de l'étape, Ryder Hesjedal grimpe au septième rang et finit en trombe ce Tour d'Italie. Leopold König, lui, a repris la cinquième place à Trofimov mais Amador devrait rester quatrième tout comme Alexandre Geniez, dixième de l'étape, a de grandes chances de finir dans le top 10. 

    Demain, dernière explication pour achever la construction du classement général. Alberto Contador n'a plus trop de soucis à se faire, ni Aru et Landa. C'est pour les places d'honneur que tout va se jouer. Au programme de cette 20ème étape, dernière étape de haute montagne, 199 kilomètres entre Saint-Vincent et Sestriere. L'arrivée est prévue en côte, la Lattea, une montée de troisième catégorie pour rejoindre l'arrivée qui ne devrait pas faire aussi mal que le Colle delle Finistere, 18,5 kilomètres à 9,2% de moyenne et un passage à 14% au pied de l'ascension, hors-catégorie bien évidemment, où dans la deuxième moitié, il n'y a plus de bitume, seulement de la terre ! Ne manquez pas l'avant-dernière étape du Giro 2015.

    Source photo (@giroditalia)

    Nico


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