• La revue de course: un Giro décoiffant !

    Après la course, la revue de course. Vous avez pu suivre le Giro d'Italia 2015 sur NewsSport-Cars, voici le bilan sur le Guidon. Un Contador surpuissant qui se dirige vers le Tour de France en tant que favori, une équipe Astana forte mais désorganisée, des sprinters discrets, des échappées victorieuses et des français qui ont limité la casse. C'était le Tour d'Italie version 2015 !

    Trop fort Contador qui remporte son deuxième Giro d'Italia, lui qui a écrasé la concurrence sur trois semaines.
    Trop fort Contador qui remporte son deuxième Giro d'Italia, lui qui a écrasé la concurrence sur trois semaines. ©cyclingnews.com

    Contador fume la pipe

    Coupe de champagne à la main, à proximité de son directeur sportif, l'extravagant Oleg Tinkov dont les cheveux roses rappelaient la victoire de son leader, Alberto Contador pouvait être fier mais son sourire bataillait toujours avec un petit rictus qui en disait long sur la fatigue accumulée pendant trois semaines. Dimanche, El Pistolero pouvait savourer SA victoire car il n'a jamais été vraiment épaulé par ses lieutenants un peu trop faibles pour faire de la Tinkoff-Saxo une armada redoutable. Et pourtant, il a paru si fort l'espagnol, tellement fort qu'il a pu lever lever le pied et perdre trois minutes en deux jours à la fin du Giro et qu'il a pu se luxer l'épaule après une chute sur le final de la sixième de l'étape. C'est dire s'il a dominé de la tête et des épaules cette épreuve, premier grand tour de la saison, premier objectif pour Contador, un premier objectif réussi dans sa quête Giro-Tour. Il n'a pas pris de bouquet, faute à une équipe Astana qui, si elle n'a pas réussi à déstabiliser le vainqueur du Tour d'Italie, a fait preuve d'une grande force pour truster les deux places du podium restantes et prendre cinq étapes, de montagne bien évidemment. Un très bon lot de consolation, surtout si on rajoute le maillot blanc de Fabio Aru. L'italien, troisième l'an passé, progresse au deuxième rang. Avec deux bouquets à son compteur, seul le début de la troisième semaine fait tâche chez lui qui a craqué sur le contre-la-montre tant redouté de la 14ème étape et ses 60 kilomètres. C'est là qu'Astana a paru fébrile car Mikel Landa, dans le même temps, n'a pas réussi à réaliser un chrono correct, que de regrets quand on voit qu'il est parvenu à sortir Contador de sa roue en montagne. Nous nous sommes longtemps demandés qui était LE leader de l'équipe kazakhe lors de ce Giro. On pourrait penser à Aru, deuxième, mais la révélation, le coureur qui était le moins attendu, c'est bien Landa, troisième, et, comme son coéquipier italien, deux victoires d'étape. Pas de jaloux ou presque au final mais l'espagnol d'Astana ne sera plus à sous-estimer. Il a même réussi à éclipser Andrey Amador, quatrième, l'autre révélation de ce grand tour. Si on pense que Ryder Hesjedal prend la cinquième place au prix d'un incroyable come-back en troisième semaine qui lui a permis de doubler sur le fil Leopold König, sixième, et Steven Kruisjwijk, septième, on se demande bien où sont passés Rigoberto Uran et Richie Porte. Le premier a terminé à une décevante 14ème place après deux places de dauphin en 2013 et 2014, le deuxième a perdu le Giro en un jour, anodin qui plus est. Une crevaison et le maillot rose qui passe sous le nez de Richie Porte. A la fin de la deuxième semaine, lors du deuxième et dernier jour de repos, l'australien a dû faire les comptes, pas trop compliqués, et, dans son camping-car, il a décidé d'abandonner pour se concentrer pour le Tour de France où il épaulera Christopher Froome. Il n'est donc décidément pas fait pour les grands tours celui qui effrayait pourtant Contador en début de course. El Pistolero doit bien rigoler maintenant, Richie Porte est taillé pour les courses d'une semaine et, pour le moment, il n'a pas encore fait ses preuves au-delà, il serait temps. C'est à ce moment que Damiano Caruso lève le bras pour déclarer sa présence, présence au huitième rang du classement général, une place devant Alexandre Geniez et deux devant Yuri Trofimov, qui a craqué dans le Colle delle Finistere. Le leader italien de la BMC Racing Team, dans l'ombre d'un excellent Philippe Gilbert, a su exister en montagne pour accrocher un top 10 qui montre la voie à suivre pour Tejay Van Garderen en vue de la Grande Boucle. Mais au final, on retient une huitième place maintenant qu'on aura tous oubliée dans dix ans sauf l'italien peut-être. Non, on retiendra surtout que, seul face à l'armada Astana, avec une équipe défaillante, Alberto Contador a remporté le Giro d'Italia 2015, son deuxième Giro, son septième grand tour. En attendant peut-être d'écrire une nouvelle page de l'histoire du cyclisme sur la route du Tour de France 2015...

    Place aux attaquants !

    Avec huit échappées, matinales ou non, victorieuses, ce Giro d'Italia a primé les attaquants et le peloton s'est montré plus laxiste que d'habitude, sans doute que les sprinters, surpris plusieurs fois dont sur la dernière étape, n'avaient pas une équipe conséquente pour faire le travail, un travail bien souvent réalisé par...la Tinkoff-Saxo ou Astana ! Du coup, toutes les échappées étaient bonnes à prendre et des noms inconnus, sauf pour les plus mordus d'entre nous, ont eu leur moment de gloire, à l'image du jeune Davide Formolo sur la quatrième étape ou de Jan Polanc le lendemain, ou même d'un Nicola Boem profitant de l'apathie du peloton pour s'adjuger la dixième étape. On a pu revoir des têtes connues. Iljo Keisse sur la dernière étape, surprenant vainqueur à Milan alors que les sprinters avaient le bouquet qui leur tendait les bras. Cela faisait longtemps que Philippe Gilbert n'avait pas été dans une aussi bonne forme, lui qui sortait d'une campagne de classiques décevante. Au final, le belge s'adjuge la 12ème et la 18ème étape et le titre du coureur le plus agressif (dans le sens positif) tandis que Ilnur Zakarin, vainqueur du Tour de Romandie, n'a pas réédité son exploit mais a pu lever les bras sur la onzième étape. Les attaquants en ont plus profité lors de la première moitié du Tour d'Italie alors que les grimpeurs se sont expliqués sur la troisième semaine. Vainqueur du maillot bleu de la montagne, Benat Intxausti a offert un très beau combat avec Steven Kruisjwijk, attaquant hors-pair de ce Giro, pour succéder à Julian Arredondo mais le coureur de la Movistar, en plus de s'adjuger la huitième étape en solitaire, a eu le dernier mot. On parlait tout à l'heure de cinq victoires d'étape pour Astana, deux pour Landa, deux pour Aru, et le troisième larron de l'équipe kazakhe se nomme Paolo Tiralongo trop fort pour ses compagnons d'échappée sur la neuvième étape. On peut donc en conclure que cinq étapes d'affilée ont vu un échappé lever les bras mais sur le Tour de France, il n'est pas sûr que les Cavendish, Kittel, Sagan et Greipel laisseront passer les bouquets.

    Giaccomo Nizzolo en mode Peter Sagan

    Sans remporter une seule étape, Nizzolo, sprinter de l'équipe Trek Factory Racing, a pourtant remporté le maillot rouge du classement par points, succédant au français Nacer Bouhanni. Ce n'est pas faute d'avoir essayé pour celui qui a finalement été le plus régulier parmi les sprinters s'accrochant souvent aux places d'honneur. Sinon, chaque favori au maillot rouge a eu son mot à dire, Elia Viviani remportant la 2ème étape, Michael Matthews, la 3ème, André Greipel, s'adjugeant la sixième étape, et Sacha Modolo, petit veinard, les 13ème et 17ème étapes. Avec des attaquants en furie, les sprinters n'ont pas eu beaucoup d'occasion pour s'exprimer mais au final, rien ne sert de lever les bras pour remporter le maillot rouge, enchainer les deuxième places suffisent. Néanmoins, nous pouvons aussi préciser que Kittel, Cavendish, Démare, Bouhanni, Degenkolb ou encore Sagan n'étaient pas présents sur ce Tour d'Italie 2015 et là réside l'un des problèmes des organisateurs: en plus d'avoir un plateau de grimpeurs peu fournis, ils n'ont pas les meilleurs sprinters du monde au contraire du Tour de France. Que ce soit pour les favoris au maillot rose ou les favoris au maillot rouge, seule une grande star ajoute le Giro à son calendrier, Nibali en 2013, Quintana en 2014, Contador en 2015 pour le Maglia Rosa, Cavendish en 2013, Kittel en 2014, Greipel en 2015 pour le Maglia Rossa. Pas de quoi faire frémir les papilles et pourtant, le Giro auquel nous avons assisté a été l'un des plus beaux jamais organisés, de quoi donner des idées pour les prochaines éditions.

    Les français tant bien que mal

    Pour AG2R-la-Mondiale, le Tour d'Italie 2015 a vite tourné court, a été bien différent que l'année précédente et aurait pu tourner au drame. Un contre-la-montre par équipes raté pour commencer avec un temps éloigné des vainqueurs australiens d'Orica-GreenEdge, une deuxième étape où Pozzovivo est retardé par une chute provoquée par un stupide spectateur, et une troisième étape où le leader italien d'AG2R abandonne après une lourde chute qui a laissé de marbre tous les téléspectateurs qui pensaient au pire. Au final, plus de peur que de mal et un Giro à oublier pour la formation de Vincent Lavenu où Carlos Betancur a tenté de prendre un bouquet en vain. Désormais, tous les regards de l'équipe sont tournés vers le Tour de France. C'est la FDJ.fr qui a donné le plus de satisfaction avec plusieurs tops 10 pour Kévin Réza dans les étapes pour sprinters mais surtout un top 10 au général pour le téméraire leader Alexandre Geniez, vainqueur récemment du Tro Bro Léon et qui prouve qu'il a la carrure pour les grands tours. Le français a réussi à rester au contact des meilleurs le plus longtemps possible dans les étapes de montagne et a profité lors de l'avant-dernière étape de la défaillance de Yuri Trofimov pour passer de la dixième à la neuvième place, c'est toujours ça de pris. Autre satisfaction, Sylvain Chavanel, à qui il a manqué un brin de réussite pour lever les bras, lui qui termine deuxième de la cinquième étape et troisième de la 18ème étape. Enfin, comment ne pas parler d'Amaël Moinard qui s'est sacrifié sur cette même 18ème étape pour Philippe Gilbert. 15ème du classement général, le coureur de la BMC accroche le top 15 avec 10 minutes d'avance sur le 16ème ! En conclusion, des français pas très chanceux mais qui sortent avec un bilan correct avant un Tour de France pourquoi pas grandiose.

    Des attaques à tout va, des échappées victorieuses, des favoris qui se rendent coup pour coup, nous avons assisté à un Giro d'Italia 2015 impressionnant et la concurrence va avoir du mal à rivaliser. Le prochain grand tour sera le Tour de France pour lequel NewsSport-Cars et Le Guidon seront mobilisés. En attendant, place au Critérium du Dauphiné Libéré et au Tour de Suisse, vous avez compris, nous restons tout de même assez proche de l'Italie que personne ne voulait quitter des yeux dimanche soir après trois semaines fantastiques, fabuleuses, formidables, un triple F pour ce Tour d'Italie !

    Nico


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