Comme vous avez pu vous en rendre compte, une sous-rubrique "Dossiers" a été créée pour pouvoir regrouper les nombreux dossiers qui vont la remplir. Aujourd'hui, je m'intéresse à Lille qui réussit un début de saison tonitruant: surprise ou banalité ?

De la stagnation...

C'est le seul bémol que l'on puisse reprocher à cette équipe lilloise: son début de saison. Les cinq premières journées furent très moyennes entre victoires serrées et frustration. Si la petite victoire contre Lorient (1-0) a eu le mérite de lancer la saison du LOSC par un succès, derrière, personne n'a suivi. A Reims, Lille retombe dans ses travers et encaisse ses deux premiers buts. Si à l'extérieur les nordistes montrent quelques failles, ils savent rebondir à domicile où Salomon Kalou inscrit le but de la victoire contre Saint-Etienne (1-0). Petites victoires mais importantes victoires, les hommes de René Girard assurent à domicile. Mais à Rennes, ces derniers n'arrivent pas à inscrire le petit but qui leur offrirait les trois points et se concentrent du coup sur la défense pour ne pas en encaisser un. La quatrième journée montre donc le premier match nul lillois de la saison et des questions se posent déjà: l'attaque a-t-elle un problème ? Car, si la défense se montre solide, l'attaque du LOSC ne satisfait pas tout le monde. Et c'est, pour l'instant, le match le plus dur de cette saison 2013/2014 auquel les nordistes sont confrontés lors de la cinquième journée. Contre Nice, ils ne trouvent pas la solution et se font punir deux fois, à domicile, par un Cvitannich en forme et auteur d'un doublé. Ce match aura tout de même eu le mérite de lancer une série impossible à arrêter depuis. C'est d'ailleurs la seule fois que Lille a rencontré un adversaire capable de le déjouer.

...au sommet.

Car, oui, les lillois n'ont plus perdu depuis. A Sochaux, Nolan Roux offre la victoire à son équipe grâce à un doublé en seulement deux minutes. Une semaine plus tard, contre l'ETG, Lille inscrit trois buts dans un même match pour la première fois de la saison et écrase son adversaire. A Lyon, l'équipe de René Girard domine mais ne marque pas et, quand on ne peut pas gagner, il faut savoir ne pas perdre. Vincent Enyeama fait le boulot et permet au LOSC d'obtenir le point du nul. Contre Ajaccio, les dogues retrouvent leurs crocs et assoment leurs adversaires d'un maître 3-0. Puis vient le choc pour le podium à Nantes. Si Nolan Roux est hors-jeu, son but est validé et permet à Lille d'assoir son autorité. Une nouvelle fois à l'extérieur, les nordistes s'imposent grâce à un but rapide qui a fait taire la Mosson. L'envol de l'équipe se poursuit face à Monaco où Nolan Roux inscrit encore un doublé qui permet à son équipe de doubler son adversaire du soir au classement. A Guingamp, on ne peut pas parler de faux pas, mais le promu accroche l'équipe irrésistible du moment. En défense, les dogues tiennent bon et Vincent Enyeama enchaine un huitième clean-sheet. On en arrive donc à dimanche dernier où Lille s'impose contre Toulouse sur un but tardif mais important. Cette réussite, le LOSC la doit à deux circonstances.

Une défense imperméable

C'est un roc infranchissable, un mur. C'est tout simplement la défense lilloise. Avec seulement quatre buts encaissés en quatorze journées, elle est la meilleure défense européenne et son gardien, Vincent Enyeama, a réussi douze clean-sheets en quatorze journées. Les niçois sont les seuls à avoir marquer au Grand Stade Pierre-Mauroy tout comme Reims est la seule équipe qui a marqué au moins un but au LOSC lorsqu'il évoluait à l'extérieur. Le portier nigérian du club nordiste est sur une série de neuf clean-sheets consécutifs. Mais le gardien lillois n'est pas le seul à participer à la réussite du club. La défense centrale, Basa-Kjaer, est une muraille de costauds. Le second, qui est arrivé en provenance de Wolfsburg, a su s'intégrer au schéma tactique et défensif de René Girard. Basa, lui, est juste une confirmation de ce que l'on attendait de lui. A deux, ils sont les piliers de la stabilité de l'équipe. Les latéraux, Franck Béria et Pape Souaré, participent grandement à l'animation offensive du LOSC. Grâce à la force de la charnière centrale, ils n'hésitent pas à monter et à apporter du surnombre en attaque. Souaré en est à trois buts cette saison, pas non importants, et a su profiter du départ de Lucas Digne pour le PSG. Même le milieu à trois est plus défensif avec Idrissa Gueye en récupérateur impassible accompagné de Florent Balmont toujours suivi par sa patte distilleuse majestueuse. Enfin, le patron, le capitaine, Rio Mavuba porte ses partenaires. Mais, comment parler de la réussite lilloise sans évoquer son entraineur.

René Girard les a conquis

Nombreux étaient les sceptiques lorsque le champion de France 2012 avec Montpellier a été nommé pour remplacer Rudi Garcia, lui-même champion de France en 2011. Parti sur une déception avec l'Europe qui lui est passé sous le nez, Garcia laisse un effectif morose à son homologue René Girard. Celui-ci doit notamment faire face au départ de Dimitri Payet et de Lucas Digne et doit reconstruire l'équipe. Mais il fait des choix osés qui vont tout de même s'avérer payant. Arrivé un an plus tôt, Vincent Enyeama, aucune expérience en ligue 1, est préféré à un Steeve Elana auteur d'une mauvaise fin de saison. Un choix surprenant qui est désormais justifié puisque le gardien international nigérian fait partie des meilleures gardiens de ligue 1. Il a aussi décider de lancer Pape Souaré, prêté l'an passé, qui a pour tâche de remplacer Lucas Digne. Sans broncher, il y parvient en devenant un cadre de cette équipe. Ce sont des choix payant qui font de René Girard un entraineur qui a su rebondir et faire oublier son prédécéceur. De quoi penser à un second titre de meilleur entraineur de la saison. Mais nous sommes trop tôt pour en parler...

Nico