C'est bon, les coureurs arrivent à mi-course et s'attaquent à la dernière étape de transition avant les Alpes. Entre Bourg-en-Bresse et Saint-Etienne, le match entre baroudeurs et sprinteurs est lancé sur un profil accidenté mais pas très compliqué.

Six ans que les stéphanois attendent cela, six ans que la capitale du cycle n'a plus connu la ferveur autour du Tour de France. En 2008, une échappée était allée au bout à Saint-Etienne, deux hommes qui s'était extirpé d'un premier groupe de fuyards. Carlos Barredo et Marcus Burghardt avaient dû se départager au sprint et c'est ce dernier qui s'était imposé. Aujourd'hui, il est chez BMC et il aura peut-être un nouveau bon de sortie. Mais après la victoire de Tony Gallopin hier, les français vont se sentir pousser des ailes. Seulement voilà, le profil paraît taillé pour les attaquants mais les sprinteurs peuvent passer les bosses prévues aujourd'hui. Elles vont peut-être faire la sélection du côté des grosses cuisses et Peter Sagan, John Degenkolb ou encore Simon Gerrans auront leur chance aujourd'hui surtout qu'ils n'ont toujours pas glané le moindre succès. Pour le slovaque, ce n'est pas faute d'avoir essayé, loin de là, pour l'allemand, c'est le sacrifice pour Kittel qui a payé, enfin, pour l'australien, c'est un manque d'équipiers qui lui aura coûté cher. Aujourd'hui représente sans doute leur dernière chance d'attraper une victoire d'étape et il ne vont certainement pas la laisser passer, au détriment des baroudeurs. Le long des 185,5 kilomètres entre Bourg-en-Bresse et Saint-Etienne, le peloton va s'attaquer à quatre côtes, deux grimpeurs de catégorie trois, la côte du Saule d'Oingt et le col des Brosses, et deux de catégorie quatre, le col de Brouilly et la côte de Grammond où pourrait se jouer la victoire d'étape avant la plongée de vingt kilomètres sur Saint-Etienne. Malheureusement, les huit derniers kilomètres, plats, sont défavorables à un effort solitaire en fin d'étape. Nous aurons aussi une pensée pour le régional de l'étape, Roger Rivière, qui n'est plus là pour en parler, lui qui a dû arrêter sa carrière brutalement après une lourde chute sur le Tour de France 1960 qui le paralysa presque totalement avant de mourir en 1976 à 40 ans seulement. Avant l'entrée dans la ville-arrivée de cette douzième étape, nous penserons aussi à Andrei Kivilev qui perdit la vie lors du Paris-Nice 2003 dans la commune de Sorbiers. C'est par ailleurs cet accident qui poussera l'UCI à obliger le port du casque jusque-là non-obligatoire.

Le favori:

Peter Sagan. C'est maintenant ou jamais ! Après de nombreuses tentatives sans succès, Peter Sagan se prépare à essayer une nouvelle fois de prendre un bouquet. A Saint-Etienne, après une étape qui lui correspond, il aura enfin l'occasion de lever les bras alors que son maillot vert est pratiquement assuré. Mais gare à lui, il ne sera pas le seul à chasser une victoire d'étape puisqu'il aura à faire à des sprinteurs-puncheurs mais aussi aux baroudeurs qui voient devant eux une occasion rêvée de glaner une victoire de prestige sur le Tour de France. Quant à moi, je serai à l'arrivée du Tour à Sainté et Newschool-toofu ne ratera pas cet événement. Anto sera là pour narrer l'étape du jour, douzième de cette Grande Boucle 2014.

Nico