Ce fut une journée tranquille pour le peloton qui a laissé partir les échappés. Et ces derniers ont compris que cette étape était la bonne. Dix-huit sont partis, et c'est Matteo Trentin qui s'est imposé au sprint.

L'échappée belle

C'est d'ailleurs la première victoire pour l'Italie sur ce centième Tour de France. Les allemands, bien représentés dans l'échappée, ont rêvé d'une sixième victoire d'étape, mais l'italien fut le plus opportuniste pour devancer Albasini d'une demi-roue.

Mais cette échappée de dix-huit coureurs aura mis pas moins de 80 kilomètres à se former. De multiples attaques sortent d'un peu partout. Mais à 135 kilomètres de l'arrivée, elle est enfin formée. On trouve, parmi ces dix-huit coureurs, de tout. Des coureurs qui visaient le général mais qui ont craqué, comme Van Garderen, des coureurs qui jouent le général, comme Talansky, ou des purs baroudeurs, comme Albasini ou Bak, des anciens maillots distinctifs, comme Kadri, ancien maillot à pois, ou Bakelants, ancien maillot jaune, ou tout simplement un champion national, Arthur Vichot, même si ce n'est pas encore le 14 juillet. L'avantage pour certains, c'est d'être plusieurs de la même équipe dans cette échappée, comme la Movistar, grande perdante d'hier, ou la Garmin-Sharp, la RadioShack-Leopard Trek et la BMC. Inutile de vous préciser que c'est la plus grosse échappée de ce Tour, une échappée qui grapille des secondes lentement, mais qui n'en perd jamais. Les coureurs ne sont pas dangereux au général, le peloton s'est donc décidé à enfin laisser partir. Et le petit peloton de dix-huit coureurs passent les côtes une par une. Derrière, Johnny Hoogerland et Damiano Cunego se lancent à leur poursuite, mais n'arriveront jamais à rattrapper l'échappée, se relevant à 52 kilomètres de l'arrivée. A trente kilomètres de l'arrivée, le peloton, qui roule à une allure faible, ne se sent pas décidé à rejoindre les dix-huit coureurs en tête. Pour la première fois depuis le début du Tour, une échappée va aller au bout. Dans la côte de la Duchère, Jens Voigt se fait lâcher, laissant l'échappée à dix-sept. Peu avant la dernière difficulté du jour, la côte de la Croix-Rousse, Julien Simon essaie en solitaire et prend un peu d'avance sur ses compagnons d'infortune, alors que TVG part en chasse, mais l'américain se fait reprendre par le mini-peloton de tête. Au pied de la dernière côte, Blel Kadri tente de rejoindre Julien Simon en tête de la course. Mais le toulousain n'y arrive pas et le breton compte déjà trente-sept secondes d'avance sur ses pourchassants. Le seul problème est qu'il reste encore dix kilomètres de plat. Nous rêvons tous d'une première victoire française sur ce centième Tour de France. Mais sous la flamme rouge, il se fait reprendre par un mini-peloton, qui a vu Tejay Van Garderen payer ses efforts. Albasini lance le sprint, et c'est Bakelants qui lui répond. On se dit que c'est le suisse d'Orica qui va l'emporter, mais un italien venu de nulle part, Matteo Trentin, s'invite dans la fête et devance d'une demi-roue Albasini, donnant à OPQS sa quatrième victoire d'étape. Le peloton, qui n'a perdu aucun membre, arrive avec plus de sept minutes de retard. Chris Froome a vécu une journée tranquille en tête de peloton, avant la journée compliquée de demain. Le gagnant du jour, outre Trentin, est Talansky qui remonte à la treizième place du classement général, grâce à son échappée.

Classements:

Classement général: 1. Christopher Froome (GBR, Sky); 2. Bauke Mollema (HOL, Belkin); 3. Alberto Contador (ESP, Saxo-Tinkoff); 4. Roman Kreuziger (RTC, Saxo-Tinkoff); 5. Laurens Ten Dam (HOL, Belkin).

Maillot jaune: journée pour le moins tranquille pour Chris Froome, presque une journée de repos pour lui, avant l'enfer de demain. Son équipe a géré en tête de peloton.

Maillot vert: les jours s'enchaînent pour Peter Sagan sans qu'il ne perde son maillot vert. Alors que les prochaines étapes sont des étapes de haute montagne, il n'en reste qu'une pour les sprinteurs, les Champs-Elysées. Cela sent bon pour le slovaque.

Maillot à pois rouges: Pierre Rolland conserve son maillot de meilleur grimpeur. Les coureurs présents devant n'étaient pas dangereux pour le français. Ce dernier sait néanmoins ce qu'il attend ces prochains jours.

Maillot blanc: Michal Kwiatkowski n'a pas eu besoin de forcer son talent pour garder le maillot de meilleur jeune. Il sera tout de même difficile de le conserver jusqu'à Paris. Mais le polonais est prêt à se battre face à Nairo Quintana.

Demain:

Les coureurs se raclent la gorge ce soir car ils vont affronter l'étape la plus longue du Tour demain. Ils auront droit à 242 kilomètres, dont 220 de plaine. Puis, le final va se dresser devant eux, la légende du Tour, le mont Ventoux. Ce mythe facine le peloton depuis des années et un grimpeur rêve d'arriver en tête le premier. Il est décisif dans la lutte au maillot jaune, celui-ci qui est toujours attendu. Pour la centième édition, le mont chauve ne pouvait pas être absent, et on attend, le jour de la fête nationale, les français. A demain !

Nico