Après un samedi frustrant, l’équipe de France a pris deux médailles ce matin. Si ce n’est que du bronze, cela est encourageant pour la deuxième semaine de compétition.

Un samedi morose

Une histoire de chutes ce super-G. Les huit premières concurrentes ne passent pas la ligne d’arrivée entre chutes et ratages de portes. Marie Marchand-Arvier, après la descente, connait une nouvelle désillusion en se faisant piéger dès le début du tracé. Au bout de la huitième skieuse, on se demande vraiment ce qui se passe, si cela n’est pas une farce. Mais le public est très vite rassuré en voyant le neuvième dossard rejoindre le bas de la piste. Une bonne nouvelle pour les organisateurs car des comptes auraient été demandés. Peu importe, l’autrichienne Anna Fenninger, elle, n’a de comptes à rendre à personne. Elle réalise le meilleur temps de ce super-G et, comme son compatriote Matthias Mayer en descente, prend la médaille d’or. L’allemande Maria Riesch arrive seconde à 55 centièmes et rate le doublé de peu après avoir enlevé le super combiné. L’Autriche est en fête avec une troisième place pour sa skieuse Nicole Hosp, 66 centièmes derrière sa compatriote et vainqueur du jour.

Une 4^ème place maudite pour les françaises en ski de fond. Pourtant, nos relayeuses ont réalisé un relais solide mais il y avait encore plus costaud devant. En effet, un trio d’enfer Finlande, Allemagne, Suède, menait la course en tête. Mais les suédoises se font lâcher tandis que la Finlande et l’Allemagne ne faiblissent pas. Si elles ne craquent pas justement, ces nations doivent malheureusement faire face au déchainement de la dernière relayeuse suédoise, Charlotte Kalla, qui, non seulement, revient mais qui dépose aussi ces concurrentes dans un final haletant. Elle permet à la Suède de prendre l’or devant la Finlande et l’Allemagne. Derrière, c’est la France qui arrive, quatrième certes, la pire des places, oui, mais le meilleur résultat pour des françaises devant la Norvège et la Russie.

Les bleus n’ont toujours pas de chances en short-track. Véronique Pierron, cinquième de la finale B, n’a malheureusement pas pu jouer les premiers rôles dans le 1500m. Au final, c’est la chinoise Yang Zhou qui remporte l’épreuve devant une autre asiatique, la sud-coréenne Suk Hee Shim, et l’italienne Arianna Fontana. Chez les hommes, c’était le 1000m. Mais là-encore, alors que deux des trois français s’étaient pris les pieds dans le tapis, Sébastien Lepape, lui, avait été heureusement repêché. Mais en quarts de finale, le short-tracker français a pris la troisième place synonyme d’élimination. Non, en finale, ce sont les russes qui étaient à la fête. Ils réalisent un doublé en plaçant Viktor Ahn à la première place et Vladimir Grigorev à la seconde. C’est le néerlandais Sjinkie Knegt qui prend le bronze presque en intrus. Pour la petite histoire, en 2006, Viktor Ahn, alors Ahn Yhun-Soo, était sud-coréen et avait raflé trois médailles d’or et une de bronze avant de s’exiler en Russie, pays qui l’accueillie.

En bref, en patinage de vitesse, c’est le polonais  Zbigniew Brodka qui a pris la médaille d’or sur 1500m. On a cru à l’ex-aequo mais il devance finalement Koen Verweij, un néerlandais, de trois millièmes. C’est le canadien Denny Morrison qui glane le bronze. Kamil Stoch toujours plus haut. Après le petit tremplin, le polonais a remporté le saut à skis grand tremplin, devançant la légende japonaise Noriaki Kasai et le slovène Peter Prevc. Chez lui, le russe Alexander Tretiakov a remporté l’épreuve de skeleton devant le favori, le letton Martins Dukurs.

Réveil dominical

En super-G hommes, les chutes n’étaient pas au rendez-vous heureusement. Néanmoins, Innerhofer et Mayer ont raté une porte. C’est donc le norvégien Kjetil Jansrud, troisième de la descente, quatrième du super combiné, qui a pris l’Or olympique devant un américain que l’on attendait pas forcément, Andrew Weibrecht, et un autre américain, désormais plus vieux médaillé olympique en ski alpin, Bode Miller et ses 36 bougies. Mais il a néanmoins dû laisser un peu de place au canadien Jan Hudec, troisième ex-aequo. Aksel Lund Svindal, lui, a déçu en terminant septième, tout comme les français, le premier étant Adrien Théaux, onzième et frustré forcément à l’arrivée.

Vers onze heures, la française Chloé Trespeuch réveille la nation en prenant d’une manière assez inespérée le bronze, profitant d’une chute de deux concurrentes dans le dernier virage. Peu importe, nous le savons, en snowboard cross, tout peut arriver. Mais il y en a une qui a tenu son rang. La tchèque Eva Samkova a écrasé la finale, devançant la canadienne Dominique Maltais. En quarts et en demies, les françaises étaient nombreuses, mais elles ont été assez malchanceuses, sauf Chloé Trespeuch, troisième surprise mais troisième heureuse.

En ski de fond, les français ont brisé la malédiction en prenant la médaille de bronze, la première en relais de l’histoire des J.O pour la France. Quatrièmes à Turin et à Vancouver, ils ont su repousser la malchance pour compléter un podium dominé par les suédois qui imitent les suédoises de la veille et les russes qui ont fait chavirer de bonheur un public à fond derrière ses athlètes. Partis seuls en tête, la Suède et la Finlande mènent le tempo devant. Mais le troisième relayeur finlandais s’écroule complètement alors qu’un groupe de quatre a rejoint la France et la République Tchèque. Après les bons relais de Jean-Marc Gaillard, qui a rattrapé sa chute, et Maurice Magnificat, Robin Duvillard s’est accroché au russe Alexander Legkov pour ne pas perdre trop de temps. Le dernier relais arrive et Ivan Perrillat-Boiteux revient sur le dernier relayeur russe. On a cru un moment que l’italien Hofer pourrait revenir mais celui-ci a craqué se faisant même dépasser par le norvégien Northug qui terminera quatrième. Alors que le suédois Marcus Hellener finit ce relais largement en tête, Maxim Vylegzhanin lâche Perrillat-Boiteux pour prendre l’argent mais le plus important était de ramener la médaille, la centième de toute l’histoire des Jeux d’hiver pour la France. Et que ce soit chez les femmes comme chez les hommes, les français ont devancé des norvégiens pas en forme.

En bref, nouveau triplé néerlandais en patinage de vitesse, le troisième depuis le début des J.O de Sochi. Sur 1500m, la néerlandaise Jorien ter Mors s’est permise de battre le record olympique en plus de sa médaille d’or acquise en devançant ses compatriotes Ireen Würst et Lotte van Beek. La mass-start en biathlon a été reportée à demain matin, 7h00 en raison d’un brouillard épais qui cachait la visibilité du site de Rosa Khutor. Il faudra donc se lever tôt pour voir peut-être un nouveau titre de Martin Fourcade.

Nico