Roland-Garros 2014 poursuit son cours avec les quarts et les demies chez les filles et les quarts chez les hommes. Mais un invité surprise est arrivé mercredi et on l'avait presque oublié. Néanmoins, il n'a pas eu un gros impact sur la continuité de la compétition: c'est bien sûr la pluie.

Mardi, contre la prometteuse Muguruza, Maria Sharapova s'est faite peur. Après un premier set transparent, la russe a réussi à bien redresser la barre pour valider son ticket pour les demi-finales. Pourtant, elle n'est pas passée loin de la correctionnelle car l'espagnole a fait plus que résister dans le deuxième set où la tête de série numéro sept a dû serrer le jeu pour finalement breaker au meilleur des moments et emmener son adversaire dans un troisième set. Ayant beaucoup puisé et étant passée si proche d'une victoire de prestige encore une fois, Muguruza s'écroule dans le set décisif où elle ne peut rien faire face à une Sharapova qui a retrouvé sa puissance et qui rallie non sans mal le dernier carré (1-6, 7-5, 6-1). Elle y a affronté aujourd'hui une autre jeune et prometteuse joueuse, la canadienne Eugénie Bouchard, qui confirme plus qu'elle ne surprend. En quarts, la tête de série numéro 18 a dû cravacher pour se qualifier face à une espagnole spécialiste de la terre battue, Suarez, quatorzième mondiale, qui a causé beaucoup de soucis à son adversaire. Après une première manche accrochée que Bouchard a remportée au tie-break, la seconde est totalement à l'avantage de Suarez qui met à mal la canadienne. Cette dernière doit alors durcir ses coups dans un troisième set compliqué et indécis qu'elle remporte finalement à l'usure, rejoignant Maria Sharapova en demies (7-6[4], 2-6, 7-5). Encore une fois, la russe est en difficulté au début du match, et encore une fois, elle cède le premier set, une manie qui pourrait jouer contre elle par la suite. Reprenant confiance en elle au fil du match, Sharapova parvient à neutraliser Bouchard qui la pousse dans ses derniers retranchements lors du deuxième set où la septième mondiale peut serrer le poing au moment de conclure cette manche stressante. Comme contre Muguruza, Sharapova use son adversaire pour mieux l'achever dans le dernier set où la canadienne ne peut rien faire malgré une partie de qualité (4-6, 7-5, 6-2). Pour la troisième fois de sa carrière, Maria Sharapova jouera la finale de Roland-Garros. 

De l'autre côté du tableau, Simona Halep avait champ libre, elle, la quatrième joueuse mondiale. Sur le papier, c'est donc elle la favorite, mais lorsque l'on voit la forme de sa future adversaire en finale, on se dit que ce sera compliqué. Mais la roumaine va tenter de jouer son meilleur tennis possible pour remporter son premir tournoi du Grand Shlem, car elle a logiquement rejoint la finale et ce, sans perdre le moindre set. En quarts de finale, elle n'a fait qu'une bouchée d'une autre russe, Svetlana Kuznetsova, en deux petites manches, et sans se fatiguer. Grâce à un coup droit de génie, puissant, capable de faire craquer n'importe quel adversaire, elle a rejoint les demies sans trop de soucis (6-2, 6-2). C'est sur le même score que l'allemande Andreas Petkovic s'est qualifiée pour le dernier carré de Roland-Garros. Face à une Sara Errani pas dans ses meilleurs jours, elle a su tirer son épingle du jeu alors que les têtes de série tombent une par une. L'italienne était la numéro dix et elle n'a pas tenu face à la puissance de cette allemande de 26 ans que l'on découvre enfin. Nous avions donc droit à une demi-finale inédite sur le Central en fin de journée. Mais, tuée par l'enjeu et la pression de ce grand rendez-vous, Petkovic n'a jamais vraiment trouvé de solution pour déborder la sulfureuse roumaine Simona Halep, l'allemande n'a tout simplement pas su comment exister sur le court Philippe Chatrier. Après un premier set fantôme, cette dernière parvient à retrouver ses coups précis qui l'ont emmenée à ce stade de la compétition. Elle breake même son adversaire à 3-1 mais se fait punir de son inefficacité au moment de conclure et la tête de série numéro quatre débreake. Par la suite, aucune ne réussira à prendre le service de l'autre, ce qui nous amène tout naturellement au traditionnel tie-break. Pas de pitié pour Halep qui achève Petkovic durant ce jeu décisif qu'elle maîtrise, étant bien aidée au passage par les fautes directes de l'allemande qui ne verra pas la finale samedi (6-2, 7-6[4]). Nous aurons donc droit à un bel affrontement sur le Central lors de la finale dames qui opposera la russe Maria Sharapova à la roumaine Simona Halep. Le tennis de l'Est est plus que jamais à l'honneur lors de ces Internationaux de France 2014.

Côté hommes: Gulbis a plus d'un tour dans son sac

C'est la grosse surprise de ce Roland-Garros masculin, ou plutôt la confirmation tant attendue. Quart de finaliste en 2008 alors qu'il n'avait que 19 ans, le letton, assez atypique sur et en dehors d'un court de tennis, atteint six ans plus tard les demi-finales où il aura fort à faire contre Novak Djokovic. Mais il n'a pas froid aux yeux le Gulbis après avoir sorti Roger Federer en huitièmes et Tomas Berdych en quarts, en seulement trois sets. Demi-finaliste à l'Open d'Australie, le tchèque a été impuissant face à la démonstration de force de son son adversaire qui lui a fait visiter toutes les particularités du court Suzanne Lenglen. Spécialiste de la terre battue, il n'a donc fait qu'une bouchée de son adversaire d'un jour (6-3, 6-2, 6-4). Enersts Gulbis est donc l'invité surprise de ces demies. Mais il est peu probable qu'il réussisse à rallier la finale de dimanche contre un Novak Djokovic plus que jamais décidé à remporter le dernier tournoi du Grand Shlem qui lui manque. Pourtant, en quarts, le serbe et numéro deux mondial a eu droit à un adversaire jeune et coriace en la personne du grand Milos Raonic. Plus expérimenté que ce dernier, "Nole" a su s'extirper de ce piège dont il s'en aurait voulu d'y rester. Présent dans les deux premiers sets où Raonic avait du jus, il a ensuite pu le contenir dans le troisième où il a simplement attendu le bon moment pour breaker (7-5, 7-6[5]), 6-4). Avant de pouvoir penser à la finale, il ne lui reste qu'une marche, et il pourrait affronter Rafael Nadal, comme ce qui était écrit d'avance. Contre David Ferrer, le mallorcain a lâché le premier set et on a bien cru qu'il serait compliqué de fatiguer un Ferrer puissant qui a atteint les quarts sans faire de bruit. Finalement, avec l'expérience de ses huit victoires à Roland-Garros, il a breaké dès l'entrée du deuxième set pour ne plus jamais revoir son adversaire. Le numéro quatre mondial ne tient plus l'échange et s'écroule lors des deux dernières manches où il ne marque qu'un petit jeu (4-6, 6-4, 6-0, 6-1). Nadal, pour espérer remporter un neuvième Roland-Garros, devra d'abord passer Andy Murray qui retrouve son jeu qui l'avait porté jusqu'au trône de Wimbledon. Face à Gaël Monfils, l'écossais a dû être patient pour se qualifier. Alors qu'il avait fait le plus dur, ou qu'il pensait avoir fait le plus dur, en remportant les deux premières manches, il a senti la fatigue s'installer en lui. Laissant passer les troisième et quatrième sets, le britannique a déroulé dans le plus important des cinq sets, le dernier. Nous attendions plus Monfils, fort de sa fantastique remontée mais au bout de la nuit, Murray a finalement su se reprendre pour valider son ticket (6-4, 6-1, 4-6, 1-6, 6-0).

La pluie, on en parle ?

Depuis le début du tournoi, la pluie s'était montrée discrète, voire inexistante. Mais elle a attendu hier et les quarts de finale Nadal-Ferrer et Murray-Monfils pour faire son apparition. Heureusement qu'elle n'a pas duré toute l'après-midi pour laisser la place aux dames qui ont dû finir leurs quarts qui n'ont pas duré longtemps par chance. Les hommes auraient pu avoir la malchance ou pour certains la chance de se retrouver à jouer le lendemain, veille de leurs demi-finales, mais finalement, et Rafael Nadal et Andy Murray ont su faire le forcing pour finir avant la tombée de la nuit. Qu'ils ne s'inquiètent pas, le beau temps revient et il sera accompagné d'un atout majeure, la chaleur qui pourrait jouer bien des tours à certains joueurs car nous aurons droit en cette fin de quinzaine aux journées les plus chaudes de ce Roland-Garros version 2014.

Nico