Quelle première étape de montagne ! La montée vers Abetone a livré un spectacle phénoménal entre le trio Contador-Porte-Aru, tandis que l'échappée s'est livré une bataille pour le bouquet du jour, une bataille tronquée par la force et la fougue du talentueux Jan Polanc.

Contador se pare de rose

On a vu timidement les Tinkoff-Saxo durant cette étape, du moins, avant l'Abetone car une fois dans l'ascension finale, les Orica, après avoir travaillé toute la journée pour contrôler l'échappée qui est allée finalement au bout par l'intermédiaire de Jan Polanc, se sont écartés. Ce sont les coéquipiers d'Alberto Contador qui ont justement pris le relais sans pour autant imposer un tempo important. Ce n'est qu'une fois dépassé le panneau des dix kilomètres que le peloton a craqué. Sous l'impulsion de l'équipe Astana, celui-ci se ficelle et se décompose, Simon Clarke, le maillot rose, ne parvient pas à suivre et sait à ce moment-là qu'il ne gardera pas le maillot de leader. Et c'est un peu par surprise, alors que les kazakhes sont à l'oeuvre, qu'Alberto Contador attaque, une attaque incroyable, extra-terrestre, qui laisse tout le monde sur place, tout le monde sauf Richie Porte et Fabio Aru qui, avec un peu de peine, parviennent à rejoindre un Contador filant vers le Maglia Rosa. La suite, c'est Mikel Landa qui rejoint ce trio qui devient un quatuor. Mais Landa n'a aucune ambition pour le général où il essaiera de faire le meilleur classement possible, non, l'espagnol est en Italie pour aider Fabio Aru. Pendant cinq kilomètres, c'est lui qui impose le tempo de ce groupe où personne ne tentera une autre attaque. La particularité est justement que les trois favoris de ce Tour d'Italie 2015, désormais pressentis pour former ce qui sera le podium de celui-ci, ont attaqué une fois. Derrière, Uran, Van den Broeck, Visconti ou encore Hesjedal sont piégés et nous savons déjà que ces coureurs se battront pour les places d'honneur. Aucune attaque donc mais un sprint stratosphérique à la fin entre Contador, Porte et Aru qui ne veulent pas lâcher une seule seconde. L'italien d'Astana prend la troisième place devant ses homologues de Tinkoff-Saxo et Sky. L'autre vainqueur du jour, c'est Jan Polanc.

La jeunesse en pleine forme

Un jour après Davide Formolo, 22 ans, Jan Polanc, 23 ans, a remporté la cinquième étape du Giro comme l'avait fait son coéquipier Diego Ulissi sur le Giro 2014. Membre de l'échappée matinale composée des français Sylvain Chavanel et Axel Domont, du suisse Silvan Dillier et du roumain Serghei Tvetcov, le slovène a su analyser la course pour ne pas se mettre dans le rouge trop tôt ce qui fut peut-être le cas pour Chavanel qui a attaqué peu après le pied de l'Abetone, deux attaques successives qu'a réussi à suivre Silvan Dillier. Mais Polanc a attendu le bon moment pour lancer une estocade fatale à ses deux compères qu'il a rejoints sans difficulté tandis que Domont et Tvetcov étaient déjà lâchés. Jamais, Chavanel et Dillier ne reverront le coureur de la Lampre qui s'impose à 23 ans sur la cinquième étape du Giro d'Italia 2015 en prenant du même coup le maillot du meilleur grimpeur, preuve que la jeunesse est une force de cette 98ème édition. Dillier, comme Domont et Tvetcov, sera repris par le peloton tandis que Chavanel, deuxième de l'étape, a senti le souffle de la roue avant de Fabio Aru, arrivé au galop juste derrière emmenant Alberto Contador et Richie Porte, l'espagnol étant le nouveau maillot rose du Tour d'Italie devançant au classement général Fabio Aru, désormais maillot blanc, et Richie Porte alors que deux étapes de plaine se profilent au plus grand bonheur des sprinteurs.

Jusqu'à dimanche, je suis absent, je me repose. Ainsi, il n'y aura pas d'article pour résumer les sixième, septième et huitième étapes du Giro 2015 mais dimanche soir, je serai de retour pour un debrief de ce que j'aurai manqué. Bon week-end à tous !

Source photos (gazzetta.it; @giroditalia)

Nico