Le Brésil, c'est loin physiquement...et désormais mentalement. Après sa défaite 0-2 en Ukraine, l'équipe de France est condamnée à l'exploit lors du match retour mardi soir au Stade de France.

Les français sont à terre après l'ouverture du score ukrainienne par Zozulya. Ils ne s'en relèveront pas.

Et dire que c'était notre meilleur tirage...

Nombreux étaient les journalistes qui se réjouissaient le lundi 21 octobre dernier après le tirage au sort des barrages de la Coupe du Monde. "Le meilleur tirage possible", "nous n'arrivons pas à déceler un point fort dans cette équipe", "beaucoup de points faibles, peu de points forts", "l'Ukraine n'a jamais battu la France". Ces phrases ont été répétées, mais nous croyions avoir gagné le match avant de le jouer. L'Ukraine a montré plusieurs points forts tels que sa défense, son engagement et sa ferveur. Cette dernière a battu pour la première fois l'équipe de France aussi. Une qualification pour la Coupe du Monde, cela ne se joue pas avec le talent, mais avec l'envie. Les ukrainiens nous l'ont prouvé hier et ont logiquement gagné. Il fallait pourtant se méfier de cette équipe qui n'avait plus perdu depuis plus d'un an, c'était le 16 octobre 2012 contre le Monténégro (0-1), et qui n'avait plus encaissé de but depuis cinq matches. La première période achée empêche le jeu de se produire. Une timide percée de Ribéry au quart d'heure de jeu se signale comme l'action la plus dangereuse des français en première période. Finalement, la meilleure occasion à se mettre sous la dent vient des Jaunes quinze minutes plus tard. Une passe de Yarmolenko pour son capitaine, Rotan, met en difficulté la défense française. Ce dernier centre à destination d'Edmer qui plonge pour mettre sa tête qui n'est cependant pas cadrée. La France n'arrive pas à trouver la solution face à ce bloc compact et agressif. Konoplyanka fut l'un des principaux dangers ukrainiens hier soir. Grâce à sa technique, il fait mal aux défenseurs français et allume la première mèche de cette seconde période mais fait face à Hugo Lloris. Quelques minutes plus tard, le gardien français ne pourra rien faire face à l'homme du match: Zozulya. Une action en triangle piège les bleus. Stepanenko trouve Edmar à l'entrée de la surface qui sert Zozulya. L'attaquant ukrainien résiste au retour de la défense adverse et trompe Lloris qui ne peut que freiner la sphère. Dans la foulée, les hommes de Didier Deschamps obtiennent leur plus grosse occasion de la soirée. Olivier Giroud trouve Samir Nasri qui, à l'entrée de la surface, enchaine par une frappe pas assez précise pour tromper un Pyatov vigilant. A dix minutes de la fin, Laurent Koscielny commetra une faute sur l'intenable Zozulya qui sortira sous les ovations du public ukrainien. Yarmolenko ne tremble pas et trompe Hugo Lloris qui touche le ballon avant qu'il ne frappe la barre transversale pour rentrer dans le but. Koscielny ne tient malheureusement pas et cède à la colère dans le temps additionnel. Le défenseur d'Arsenal, expulsé directement, sera impossible à calmer après sa gifle infligée à Kucher. Ce dernier sera lui aussi exclu après un second carton jaune récolté suite à une faute sur Frank Ribéry. Cette défaite 0-2 touche terriblement le mental des bleus qui sont condamnés à l'exploit mardi soir, en espérant que le Stade de France soit derrière l'équipe de France.

Une ambiance électrique

Que ce soit dans les tribunes ou sur le terrain, l'ambiance fut très chaude. Les supporters ukrainiens qui ont rempli le récent stade Olympique de Kiev ont été survoltés et derrière leur équipe durant tout le match. On les retrouvera peut-être voire sans doute au prochain Mondial. Dès la dixième minute de jeu, ils ont entamé une "ola" sublime avec leur panneau qui montrait le drapeau du pays. Sur le terrain, ils ont pu apprécier l'engagement, parfois excessif, mais montrant toujours l'envie de leurs joueurs d'aller au Brésil. Ces derniers ont été impressionnants sur le terrain et ont étouffé l'équipe de France qui n'a pas pu développer son jeu. Le plan anti-Ribéry a parfaitement fonctionné puisque celui-ci n'a eu aucun espace ce qui a paralysé le jeu de toute l'équipe. L'entraineur ukrainien, Fomenko, réussit pour l'instant son pari lors de ses barrages. Pour le match retour, il faudra sans doute s'attendre à une attaque-défense. Pas de bonne augure suite à la prestation défensive des ukrainiens hier soir.

Un coaching perdant

Didier Deschamps n'a pas réussi à trouver la solution mais nous n'avons pas non plus compris ses changements. Tout d'abord, l'absence de Yohann Cabaye durant tout le match fut incompréhensible, lui, l'un des piliers de l'équipe. Il n'était pas titulaire et n'est jamais rentré. Didier Deschamps a préféré faire rentrer un Moussa Sissoko transparent à la place d'un Loïc Rémy transparent. Olivier Giroud fut le deuxième joueur remplacé après un match frustrant pour lui. C'est Benzema qui est entré en jeu mais l'attaquant du Real Madrid n'a rien montré sans doute parce qu'il décrochait beaucoup trop. Enfin, Matthieu Valbuena n'est rentré qu'en fin de match à la place d'un Samir Nasri émoussé. Pas de Yohann Cabaye, donc, alors qu'un remplacement entre lui et Loïc Rémy avec un repositionnement de Nasri à droite aurait été plus justifié. Malheureusement, le match est terminé et il faut déjà se reconcentrer pour mardi.

Dépassés par l'enjeu, croqués par les ukrainiens, les bleus n'ont pas existé hier soir. Mardi, un match capital les attend devant 80 000 supporters. Une élimination serait une chose terrible pour le mental. En plus, jamais une équipe n'a remonté deux buts de retard dans l'histoire des barrages pour la Coupe de Monde...A suivre.

Nico