• Paolini, la ruse à l'état pur

    Hier se disputait Gand-Wevelgem et une fois n'est pas coutume, les sprinters ont été discrets pour ne pas dire inexistants. Au final, nous avons eu droit à une répétition générale avant Le Ronde dimanche prochain. Luca Paolini a su tirer son épingle du jeu pour s'imposer.

    20150329-5338-Digitalclickx.com
    Après l'effort, le réconfort. La joie est de mise sur le podium de Gand-Wevelgem où Luca Paolini fête son sacre en compagnie de Nikki Terpstra (à gauche) et Geraint Thomas (à droite).

    Il n'est jamais trop tard

    d4c9f

    Paolini attendait cette première flandrienne au statut World Tour. L'Omloop remportée en 2012 n'était qu'un appéritif pour celui qui avait l'habitude de jouer l'équipier modèle. Hier, nous avons vu l'italien sous un autre angle. Venu aider une nouvelle fois son sprinter Alexander Kristoff, qu'il avait emmené en vain sur un plateau lors de Milan-San Remo dimanche dernier, Paolini a profité de la physionomie de la course pour prétendre à la victoire finale. Les sprinters n'ont pas pesé bien lourd dans des conditions dantesques digne d'une pure classique flandrienne. Vent, pluie, tout était réuni pour un scénario fou. On a connu mieux mais il faut dire que c'était plus jouissif qu'un banal sprint massif qu'attendaient sagement Cavendish, Bouhanni, Kristoff et autres sprinters, trop sagement car ils n'ont pas eu leur mot à dire. Pour cela, il faut d'abord remercier Jürgen Roelandts, le coureur de la Lotto-Soudal, qui a débloqué la course. Un cycliste comme lui, bon sprinter et pas maladroit sur les pavés, on ne le laisse pas partir comme cela. Ainsi, en tête au mont Kemmel, il a rameuté tous les favoris d'une course qui a finalement servi de répétition avant Le Ronde dimanche prochain et Paris-Roubaix dans quinze jours. Vandenbergh, Thomas, Oss, Vanmarcke, Debusschere, tous se sont mis à attaquer suivis par Paolini et Terpstra. Cependant, il en faudra du temps avant que Roelandts ne soit repris, à un peu moins de vingt kilomètres de l'arrivée alors que les équipes de sprinters avaient déjà perdu tout espoir. Les hommes forts étaient bien lottis à l'avant mais désormais, c'était la ruse qui allait primé. Un premier événement va dessiner le final de ce Gand-Wevelgem 2015: Terpstra, tout juste revenu d'une crevaison, a attaqué emmenant Paolini dans sa roue. Geraint Thomas a dû faire un effort surhumain pour revenir, cramant quelques cartouches. Cette attaque aura servi à fatiguer certains organismes et à déceler les éléments les plus faibles du groupe de tête. Vanmarcke et Debusschere n'ont quasiment plus rien dans les jambes à l'image d'un Vandenbergh qui ne parviendra pas à faire l'effort souhaité par Terpstra après l'attaque de Paolini. Et oui, du haut de son mètre soixante-quatorze, l'italien de la Katusha sort à six kilomètres du but, tel un vieux briscard. Il faut dire qu'à 38 ans, il en a vu passer des courses comme celles-ci, plus difficiles encore que ce Gand-Wevelgem. Terpstra et Thomas étaient les plus "frais" pour revenir mais ils n'auront jamais la force pour rattraper la fusée Paolini lancée vers la victoire. Pas seulement les jambes rappelle l'italien, le mental et le coeur aussi. Premier de cette magnifique édition 2015 de Gand-Wevelgem, il devance Terpstra, deuxième pour l'équipe Ettix-Quick Step qui a décidément du mal avec la tactique de course. Pour compléter le podium, Thomas s'en charge, lui qui n'a pas pu s'imposer deux jours après avoir levé les bras sur l'E3. Derrière, on arrive au compte-gouttes, Vandenbergh, Debusschere, Vanmarcke, Roelandts et plus loin encore, Oss. Quatre belges dans le top 10 mais le vainqueur, c'est bien un italien, au bon souvenir de Francesco Moser ou Fiorenzo Magni.

    Où sont les français ?

    Déjà décevants sur l'E3 où le premier d'entre eux était Yoann Offredo, seizième, les français n'ont pas été plus à leur avantage hier après-midi. Sylvain Chavanel a bien tenté un contre, mais il fut bien trop timide pour suivre les protagonistes d'une course pour laquelle Nacer Bouhanni nourrissait nos meilleurs espoirs. Cependant, Gand-Wevelgem 2015 ne s'est pas joué au sprint et là, grand vide. Il manque à la France ce coureur de classiques flandriennes capable de rivaliser avec les meilleurs. Ce peut être Tony Gallopin, qui n'était pas là hier, ou encore Florian Sénéchal, 19ème, juste devant Sylvain Chavanel. Hier, le plus important était tout de même de rester entier. Seuls 39 coureurs ont terminé la course ! Tous les autres ont abandonné sans doute parce qu'il n'y avait plus rien à jouer. Certaines équipes ont même vu tous leurs coureurs quitter l'épreuve. Alexander Kristoff a remporté le sprint du peloton devant un Peter Sagan encore une fois juste et qui se contente d'une dixième place, insuffisante à une semaine du Tour des Flandres. Encore pourra-t-on dire qu'avec 160 abandons, dixième, c'est bien. 

    Prochaine étape dans les Flandres, un Monument avec le Ronde, le Tour des Flandres, où la victoire sera encore plus prisée. Les protagonistes d'hier seront encore là dimanche où la météo devrait être plus clémente. Est-ce qu'un français se sentira assez fort pour jouer des coudes pour le bouquet ? Va-t-on assister à une surprise ? Les réponses sont attendues dimanche.

    Source photos (gent-wevelgem.be; lequipe.fr)

    Nico


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :