La dernière étape de transition avant la journée de repos a confirmé tous les espoirs que nous avons placés en elle. L'échappée a été la bonne, comme prévu, et Ruben Plaza Molina s'est imposé en solitaire. Quant à Nibali, il est toujours là.

La Lampre, enfin !

Rui Costa a abandonné lors de la onzième étape laissant une équipe orpheline de son leader qui s'est repliée sur les bouquets. Sur le Tour de France, la dernière victoire de l'équipe Lampre-Merida remontait à 2010 et deux succès d'Alessandro Petacchi qui avait également remporté le maillot vert. Aujourd'hui, l'équipe italienne, qui a gagné quatre étapes sur le dernier Tour d'Italie, a mis fin à une disette de cinq ans sur la Grande Boucle grâce à Ruben Plaza Molina auteur d'une performance remarquable. Ils étaient 23 à être partis dans l'échappée du jour dont Thomas Voeckler, Peter Sagan, Thomas de Gendt, Jarlinson Pantano ou encore Christophe Riblon. Je ne les citerai pas tous, vous le comprenez, mais les 23 avaient leur chance car le peloton a vite laissé filer comme prévu. Il n'y avait personne de dangereux dans cette échappée qui a roulé tranquillement jusqu'au col de Cabre où l'allure s'est accélérée, notamment dans la descente lorsque Peter Sagan a tenté de créer une cassure en vain. C'est Adam Hansen puis Marco Haller qui ont réussi à se retrouver seuls en tête de course. L'entente parfaite entre les deux hommes n'a pas suffi à les accompagner jusqu'à la ligne d'arrivée. La minute d'avance qu'ils avaient sur leurs poursuivants au pied du col de Manse était trop courte. Repris par le groupe Peter Sagan, ils n'ont ensuite pas tenu longtemps, surtout lorsque Ruben Plaza Molina a accéléré à plus de six kilomètres du sommet. Derrière lui, Sagan, Riblon, Teklehaimanot et Geschke partent à sa poursuite et ils seront rattrapés par cinq autres coureurs. A neuf, désorganisés, ils n'ont jamais réussi à revenir sur l'homme de tête qui continuait de creuser et qui a basculé avec une minute d'avance sur le groupe Sagan. Ce fut largement suffisant malgré une descente supersonique du slovaque qui s'amuse presque désormais de sa série de deuxièmes places. A 35 ans, il n'est jamais trop tard pour s'imposer et Ruben Plaza Molina, en solitaire, l'a bien compris. Derrière lui, Peter Sagan donc, et Jarlinson Pantano. Le premier français de l'étape est Christophe Riblon, sixième. Avec quatre étapes alpestres, une échappée aura encore la chance d'aller au bout.

Nibali n'abdique pas

Derrière, le peloton a laissé une avance qui a dépassé les vingt minutes mais qui est redescendue en-dessous au moment d'attaquer le col de Manse où la Tinkoff-Saxo a imposé un gros tempo qui a fait craquer Tony Gallopin ou encore Thibaut Pinot. Hormis le coureur de la Lotto-Soudal, le top 10 du classement général a résisté tout comme Warren Barguil et Romain Bardet. Ces deux derniers ont tenté d'attaquer sans réussite. C'est Nibali qui est parvenu à faire un écart, basculant dans la descente avec une petite avance, petite mais suffisante pour reprendre du temps sur ses concurrents. Avec ses qualités de descendeur, il est arrivé avec 28 secondes d'avance sur le groupe maillot jaune. L'italien n'a pas dit son dernier mot et il ne serait pas étonnant de le voir à son aise dans la descente du col d'Allos mercredi. En attendant, il est huitième devant Bauke Mollema et Warren Barguil qui refait son apparition dans le top 10 au prix d'une belle frayeur dans la descente du col de Manse où il a failli faire un tout droit, percutant Geraint Thomas. Le britannique a percuté un poteau avant de chuter mais a pu repartir. Il a perdu quelques secondes à l'arrivée, sans importance, il est toujours sixième. Tony Gallopin, lui, sort du top 10 et se retrouve onzième devant Romain Bardet. Dernière pause demain avant la dernière ligne droite vers les Champs-Elysées.

Classements:

Classement général: 1. Christopher Froome (GBR, Team Sky); 2. Nairo Quintana (COL, Movistar); 3. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team); 4. Alejandro Valverde (ESP, Movistar); 5. Alberto Contador (ESP, Tinkoff-Saxo).

Maillot jaune: Christopher Froome.

Maillot vert: Peter Sagan.

Maillot à pois rouges: Christopher Froome.

Maillot blanc: Nairo Quintana.

Quid de demain ?

DEMAIN, C'EST REPOS !

Source photos (letour.fr; lemonde.fr; @grahamwatson10)

  Nico

Une arrivée classique pour le Tour de France en marge des étapes alpestres. A Gap, les baroudeurs partent favoris mais il faudra être malin pour se glisser dans l'échappée gagnante et lever les bras au bout.

Un baroudeur à l'honneur ?

Les sprinters ne pourront pas passer le col de Manse dont le sommet est situé à douze kilomètres de l'arrivée. Et si les favoris pourront s'attaquer dans cette dernière difficulté de la journée, il est certain que leur équipe ne roulera pas même s'il y a une journée de repos demain. Ce n'est pas lors de la dernière étape avant les Alpes que les coureurs vont livrer des forces. Le but sera de les économiser au maximum. Ainsi, pour résumer, les baroudeurs ont leur chance. Ils partent favoris et à Gap, un baroudeur doit lever les bras comme en 2011 avec le champion du monde Thor Hushovd ou en 2013 avec le futur champion du monde Rui Costa. Le premier a pris sa retraite, le second a abandonné mercredi dernier. Quoi qu'il en soit, avec deux cols de catégorie deux, les cols de Cabre et de Manse, la bagarre sera féroce à la fois pour composer l'échappée et à la fois pour remporter le précieux bouquet promis au vainqueur de l'étape. Comme vous pouvez le voir, le profil est étrange puisque ça va monter légèrement toute la journée. De quoi fatiguer les organismes mais celui qui franchira le col de Manse en tête avec vingt secondes d'avance sur ses poursuivants prendra une sérieuse option sur la victoire.

Notre pronostique: Cyril Gautier

Cyril Gautier est l'un des grands attaquants du Tour de France 2015 avec Michal Kwiatkowski, Pierre-Luc Perrichon et d'autres coureurs. Aujourd'hui, une nouvelle occasion se présente devant lui et après tous les efforts qu'il a faits, enfin va-t-il être récompensé. Mais cela sera dur car beaucoup de monde va se bousculer pour partir dans la bonne échappée. Le col de Manse devrait être le juge de paix de cette 16ème étape comme en 2013 et il faudra l'aborder dans les meilleures conditions. Une deuxième victoire française se fait attendre et si elle arrivait chez Europcar, cela lui offrirait une belle visibilité en vue de trouver un nouveau sponsor. Tout ce qu'on veut aussi, c'est un scénario autre que celui de 2013 où trois français avaient échoué derrière Rui Costa.

Source photos (letour.fr; cycloclimbing.com)

Nico

Je rattrape mon retard en vous résumant en un article les deux dernières étapes de Warren Barguil qui a vécu deux journées plutôt tranquilles même s'il a encore perdu du temps dans la côte de la Croix-Neuve.

Barguil tente de s'accrocher

Cela devient de plus en plus dur mais Warren Barguil tente de s'accrocher à l'idée de décrocher un top 10. Onzième, le breton de la Giant-Alpecin se trouve juste devant Romain Bardet, parti dans l'échappée gagnante, dans laquelle "Power" a essayé de se glisser, de la quatorzième étape. Dans la côte de la Croix-Neuve, Barguil a encore lâché des secondes sur ses principaux concurrents qui sont Tony Gallopin, Pierre Rolland ou Bauke Mollema. Après Rodez, Mende, cela commence à faire beaucoup, mais est-ce que "Wawa" a encore les jambes pour suivre ? Est-ce qu'il sera assez costaud pour tenir dans les Alpes qui se rapprochent tout doucement ? Ses questions auront leurs réponses cette semaine. En attendant, hier, Barguil a été discret et pour cause, l'étape devait arriver au sprint si les équipes de sprinter faisaient l'effort nécessaire. Ils l'ont fait et Warren a pu rester bien au chaud dans le peloton, récupérant un peu car cette transition est loin d'être un havre de paix pour les 171 coureurs encore présents dans le peloton. D'ici dimanche prochain, certains éléments pourraient encore abandonné. La seule déception de la quinzième étape, c'est un nouvel échec de John Degenkolb, deuxième derrière l'intouchable André Greipel. Mais ça, Barguil n'y est pour rien.

Quid d'aujourd'hui ?

C'est la quatrième et dernière journée de transition aujourd'hui et le profil pourrait correspondre à Warren Barguil. Le français aura notamment droit au col de Manse dont la descente mènera les coureurs directement à l'arrivée située à Gap. S'il est un coureur trop dangereux pour partir dans une échappée, cela ne l'empêchera pas d'attaquer dans ce fameux col de Manse où il pourrait reprendre quelques secondes à ses concurrents.

Source photo (teamgiantalpecin.com)

Nico

C'était la dernière chance pour les sprinters avant les Champs-Elysées et ils ont su la saisir à Valence où André Greipel a remporté un troisième bouquet comme en 2012 sans pourtant reprendre le maillot vert au tacticien Peter Sagan.

Jamais deux sans trois !

A chaque Tour de France, cette phrase a sa place et cette année, nous l'utilisons pour saluer la performance d'André Greipel, vainqueur de trois étapes depuis le grand départ d'Utrecht et qui en attend peut-être une quatrième sur les Champs-Elysées dimanche prochain. Aujourd'hui, les sprinters partaient favoris par rapport aux baroudeurs et on l'a vite compris lorsque les Katusha ont roulé pour revenir sur un groupe de 27 coureurs parti au kilomètre 12. Comme ces deux derniers jours, de nombreux coureurs croyaient en cette étape pour remporter un bouquet mais les occasions sont trop rares sur la Grande Boucle 2015 pour les sprinters et les équipes ont fait le nécessaire pour voir un peloton arriver groupé. Elles ont tout de même laissé neuf coureurs dont Thibaut Pinot, Ryder Hesjedal, Peter Sagan, Matteo Trentin ou encore Michal Kwiatkowski prendre un peu plus de trois minutes d'avance mais l'écart a été contrôlé et a été suffisant pour le slovaque Peter Sagan, vainqueur du sprint intermédiaire. A défaut de ne pas remporter d'étape, ce dernier part en échappée pour augmenter son avance sur Greipel. Sous l'impulsion du Team Europcar, le peloton est vite revenu sur le groupe de tête et les attaques de Ryder Hesjedal et Matteo Trentin n'ont rien changé, à trente kilomètres de l'arrivée, le duo a été happé par la tête d'un peloton qui avait déjà perdu des éléments. Avec un profil vallonné, des sprinters comme Geoffrey Soupe, Mark Cavendish ou Arnaud Démare avaient abdiqué depuis un moment tout comme Jean-Christophe Péraud, encore souffrant suite à sa chute de vendredi, et, plus surprenant, le porteur par procuration du maillot à pois rouges Joaquim Rodriguez. C'est donc un sprint massif qui a eu lieu et ce ne sont pas les tentatives de Zdenek Stybar ou Jan Barta qui ont changé la donne. André Greipel lance le sprint à 300 mètres de la ligne et personne ne parvient à le doubler tant le "Gorille de Rostock" est puissant. John Degenkolb échoue à la deuxième place devant Alexander Kristoff et Peter Sagan, qui conserve le maillot vert. C'était sans doute le dernier sprint avant les Champs-Elysées et la transition poursuit son cours vers les Alpes qui se rapprochent.

Classements:

Classement général: 1. Christopher Froome (GBR, Team Sky); 2. Nairo Quintana (COL, Movistar); 3. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team); 4. Alejandro Valverde (ESP, Movistar); 5. Alberto Contador (ESP, Tinkoff-Saxo).

Maillot jaune: Christopher Froome.

Maillot vert: Peter Sagan.

Maillot à pois rouges: Christopher Froome.

Maillot blanc: Nairo Quintana.

Quid de demain ?

C'est la dernière étape de transition qui se présente devant le peloton et un baroudeur devrait s'imposer puisque les sprinters seront trop courts demain à cause de deux cols dont un emprunté régulièrement, le col de Manse. Vous l'avez compris, le peloton rejoint Gap, un fer de lance classique vers les Alpes. Au départ de Bourg-de-Péage, les coureurs auront 201 kilomètres à parcourir avec un profil étrange puisque les coureurs vont grimper sans vraiment sans rendre compte sauf lorsqu'ils aborderont le col de Cabre et donc le col Manse, tous deux de deuxième catégorie. Ce dernier devrait être le juge de paix de l'étape et nous n'excluons pas des attaques entre les favoris. Pour le bouquet, ce sont les baroudeurs qui seront présents. En 2013, Rui Costa s'était imposé à Gap, cette année, il a abandonné lors de la onzième étape.

Source photos (letour.fr)

Nico

Déception pour les français avec la deuxième place de Thibaut Pinot et la troisième place de Romain Bardet derrière Stephen Cummings qui a surpris les deux tricolores dans le dernier kilomètre.

La jeunesse française piégée par l'expérience de Cummings

Le bouquet devait se jouer entre deux des plus grands espoirs du cyclisme français mais ils ont trop temporisé et c'est Stephen Cummings qui en a profité. Pourtant, il semble qu'ils avaient fait le plus dur en se glissant dans l'échappée du jour de 21 coureurs qui s'est composée tardivement. Un premier groupe avait tenté sa chance en début d'étape, ils étaient 24 mais certaines équipes se méfiaient de la présence dans le groupe de tête de Pierre Rolland ou Warren Barguil. Ce début d'étape mouvementé est la cause d'une chute au kilomètre 5 qui a vu Steve Morabito, lieutenant de Thibaut Pinot, abandonner. Mais le leader de la FDJ.fr, tombé lui aussi, n'a pas perdu son temps aujourd'hui et il savait que tout se jouerait dans les trois dernières côtes dont notamment celle de la Croix-Neuve. Ainsi, il a fait suffisamment rouler deux équipiers présents avec lui pour garder à distance Michal Golas et Kristijan Koren, isolés en tête de course. Ces derniers n'ont pas tenu dans la montée Laurent Jalabert où Romain Bardet a fait le show en reprenant puis en dépassant le duo de tête. Son avance ne fut cependant pas assez importante pour espérer rejoindre la ligne d'arrivée seul. Il a été rattrapé par Thibaut Pinot après que celui-ci a lâché Rigoberto Uran. Les deux hommes auraient donc dû rejoindre la ligne à Mende ensemble et se jouer la victoire au sprint. Mais leur temporisation a coûté chère. Stephen Cummings est revenu de nulle part et sous la flamme rouge, il a décidé de ne pas décélérer en lançant une accélération fatale aux deux français. Le mètre à combler fut de trop mais le britannique, spécialiste de la piste, a pu lever les bras, la plus belle victoire de sa carrière, la première pour la MTN-Qhubeka sur ce Tour de France. Une équipe africaine qui s'impose sur la Grande Boucle, c'est inédit. 

Quintana n'a pas dit son dernier mot

Avec la côte de la Croix-Neuve, l'autre enjeu était aussi de savoir si les favoris allaient beaucoup se découvrir aujourd'hui. La réponse a été donnée par Nairo Quintana qui avait des fourmis dans les jambes et a testé Christopher Froome qui n'avait plus d'équipier à ses côtés. Le maillot jaune a mis du temps à revenir mais, assis sur sa selle comme à son habitude, il a réussi à rattraper le colombien et lui a pris une seconde au sprint. Ils sont arrivés à deux car derrière, personne n'a réussi à suivre, Vincenzo Nibali craquant dans la montée Laurent Jalabert. Contador non plus n'a pas pu suivre la roue de deux coureurs qui apparaissent comme les deux coureurs les plus forts de ce 102ème Tour de France. El Pistolero a même calé lorsque Valverde l'a attaqué, la Movistar qui semble être la seule formation capable de contrer la Sky. Tejay Van Garderen, lui, a perdu sa deuxième place du général au profit de Quintana, plus que jamais meilleur jeune du Tour. Côté français, si Warren Barguil a concédé quelques secondes encore, Tony Gallopin et Pierre Rolland sont arrivés avec Robert Gesink, Bauke Mollema ou encore Mathias Frank à 5'06'' du vainqueur du jour, Stephen Cummings.

Classements:

Classement général: 1. Christopher Froome (GBR, Team Sky); 2. Nairo Quintana (COL, Movistar); 3. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team); 4. Alejandro Valverde (ESP, Movistar); 5. Alberto Contador (ESP; Tinkoff-Saxo).

Maillot jaune: Christopher Froome.

Maillot vert: Peter Sagan.

Maillot à pois rouges: Christopher Froome.

Maillot blanc: Nairo Quintana.

Quid de demain ?

Le peloton continue sa transition vers les Alpes avec une quinzième étape de nouveau indécise mais où les sprinters auront une chance de s'exprimer à Valence. Pour cela, il faudra rouler car l'échappée aura aussi une occasion d'arriver au bout avant le peloton. Avec la côte de Badaroux et les cols du Bez, de la Croix de Bauzon et de l'Escrinet, le profil sera vallonné mais la dernière difficulté, même si elle est classée en deuxième catégorie, se trouve à plus de cinquante kilomètres de l'arrivée. Il faudra être costaud pour résister au retour des équipes de sprinter à moins que celles-ci ne lève le pied demain. En tous cas, nous aurons droit à une nouvelle belle étape de transition entre Mende et Valence.

Source photos (letour.fr)

Nico