Comme chaque année, avec le Tour de France revient votre magazine quotidien l'Etape. Hier, on a eu droit à un chrono pour débuter et c'est Rohan Dennis qui a pris le maillot jaune. 

Dennis dompte les favoris du jour

L'australien de la BMC est un maître du contre-la-montre et petit à petit, il va arriver à être aussi bon en montagne. Mais pour l'instant, il se concentre sur le chrono. Hier, pour débuter le Tour de France 2015, le peloton devait parcourir les 13.7 kilomètres d'un circuit dans les rues d'Utrecht et les bookmakers donnaient Tom Dumoulin, Tony Martin ou encore Fabian Cancellara comme favoris. Mais ils n'ont pas pensé à Rohan Dennis qui a créé une petite surprise en s'imposant hier, revêtant du même coup le premier maillot jaune de ce 102ème Tour de France. Plus qu'une simple victoire, l'australien a battu le record de vitesse moyenne d'un contre-la-montre sur la Grande Boucle, un record qui était détenu par Greg Lemond et son fameux chrono des Champs-Elysées en 1989. Derrière, nous retrouvons les perdants du jour, Tony Martin à cinq secondes, Fabian Cancellara, à six secondes, et Tom Dumoulin à huit secondes. Dennis a donc fait fort mais l'autre enjeu du jour, c'était le temps des favoris au classement général. Wilco Kelderman a réalisé un temps très convenable en prenant une belle neuvième place à trente secondes du vainqueur. C'est le cas d'autres néerlandais, sans doute poussés par le ferveur locale. Robert Gesink et Bauke Mollema ont pris respectivement les onzième et quatorzième places. Une déception, c'est Peter Sagan, seulement 19ème à 41 secondes, derrière Thibaut Pinot. Le français a prouvé qu'il avait progressé en contre-la-montre en faisant mieux que le big four qui n'est pas non plus très loin. D'une part Tejay Van Garderen est à une seconde du leader de la FDJ.fr, mais Nibali (+2'' par rapport à Pinot), Froome (+9''), Contador (+17'') et Quintana (+20'') se tiennent en seulement 18 secondes. Entre l'italien et le colombien, nous trouvons quelques déceptions comme Sylvain Chavanel, Jérôme Coppel, des coureurs comme Jean-Christophe Péraud. Après, on peut dire que nous trouvons les perdants du jour: Michal Kwiatkowski, Rui Costa, Andrew Talansky, Dan Martin, Warren Barguil mais surtout Romain Bardet. Pour ces coureurs, l'objectif sera déjà de rattraper leur retard. 

Classements:

Classement général: 1. Rohan Dennis (AUS, BMC Racing Team); 2. Tony Martin (ALL, Etixx-Quick Step); 3. Fabian Cancellara (SUI, Trek Factory Racing); 4. Tom Dumoulin (HOL, Giant-Alpecin); 5. Jos Van Emden (HOL, Lotto NL-Jumbo).

Maillot jaune: Rohan Dennis.

Maillot vert: Rohan Dennis.

Maillot blanc: Rohan Dennis.

Quid d'aujourd'hui ?

Aujourd'hui, les coureurs quittent Utrecht pour rejoindre Zélande. Attention au risque de bordures, le piège qui sera le plus redouté sur la deuxième étape du Tour de France 2015. Sinon, c'est tout plat avec un sprint intermédiaire à Rotterdam et une arrivée qui fera plaisir aux amateurs de paysages grâce aux îles et presqu'îles du Delta de Zélande. Le sprint massif semble inévitable et déjà, les plus grosses pointes de vitesse du peloton salivent.

Source photos (letour.fr)

Nico

Jusqu'au 12 juillet, suivez le tournoi de Wimbledon avec nous grâce au Journal de Wimbledon. Voici la cinquième édition avec Richard Gasquet en Une.

Le Journal de Wimbledon4

Nico

Le Tour de France s'élance demain. Voici le petit carnet de route que je vous propose avant chaque grande course avec un résumé du parcours et le coureur à suivre selon nous durant l'épreuve. 

Un Tour atypique

Finis les Tours de France convenus, place à l'originalité. C'est sans doute ce que les organisateurs ont dû se dire au moment de composer le parcours de cette 102ème Grande Boucle qui se démarque notamment par sa première semaine piégeuse. Au programme, un contre-la-montre de treize kilomètres demain dans les rues d'Utrecht pour commencer mais surtout le mur de Huy dès lundi, grande première sur la route du Tour. Le lendemain, il n'y aura pas de répis pour le peloton qui enchaine avec les pavés, sept secteurs entre Seraing et Cambrai qui font déjà trembler les favoris. L'originalité, ce sont aussi ces trois arrivées pour puncheurs, Huy, Le Havre mais aussi le Mûr-de-Bretagne, des arrivées qui ne seront pas simples à gérer pour des grimpeurs comme Chris Froome ou Nairo Quintana. Et cette première semaine offrira également des tentatives de bordures, que ce soit aux Pays-Bas ou en Normandie. En résumé, cette première semaine est le gros pari des organisateurs qui ne se sont pas arrêtés là puisqu'ils ont décidé de remettre les bonifications au goût du jour. La deuxième semaine commencera d'ailleurs en fanfare avec un contre-la-montre par équipes tardif, un autre pari. 28 kilomètres redoutés entre Vannes et Plumelec et une arrivée au sommet de la côte de Cadoual. Après la journée de repos, les Pyrénées arrivent pour un tryptique plutôt habituel mais avec trois lignes d'arrivée en altitude, la première à la Pierre-Saint Martin, une course de côte pour commencer. Puis, le mercredi 15 juillet, le peloton se dirigera vers Cauterets dans une étape où le Tourmalet fera plus figure d'épouvantail. Enfin, quatre ans après la performance de Thomas Voeckler qui avait conservé son maillot jaune dans les Pyrénées avant de le perdre dans les Alpes, le Tour retrouve le célèbre Plateau de Beille qui se méritera après les ascensions du Col de la Core et du Port de Lers. La transition vers les Alpes sera semée d'embûches avec trois étapes vallonnées dans le Massif Central et une étape vallonnée entre Bourg-de-Péage et Gap où les déçus des Pyrénées voudront se racheter. On entrera par ailleurs en douceur dans les Alpes avec le remake de l'étape Digne-les-Bains-Pra Loup de 1975 où Thévenet avait assommé Merckx. Puis, nous arriverons vers le tryptique alpin avec les Lacets de Montvernier le jeudi 23 juillet, la Toussuire le lendemain et l'Alpe d'Huez via le Col de la Croix de Fer la veille de l'arrivée sur les Champs-Elysées. Si le parcours ne plaît pas à tout le monde, le plateau, lui, sera impressionnant. Voyons le coureur qui sera à suivre.

Le coureur à suivre: Warren Barguil

Sans être chauvins, nous décidons que Warren Barguil sera le coureur à suivre. Le français entamera demain son premier Tour de France et il est impatient. Cela peut se comprendre, son équipe, la Giant-Alpecin, le ménage depuis deux ans en lui préférant la Vuelta où il s'est illustré à plusieurs reprises. Cette année, il découvre le Tour de France où il ne visera pas forcément le général mais plutôt les bouquets. Il faut dire que l'équipe sera aussi très tournée vers John Degenkolb, seule carte au sprint de l'équipe allemande depuis le forfait de Marcel Kittel. Barguil se sait très attendu et nous aurons un oeil particulier sur lui. C'est pour cela qu'après chaque étape, un article sera spécialement dédié à Warren Barguil pour analyser sa course et essayer de voir ce qu'il peut faire l'étape suivante. En espérant qu'il n'abandonne pas, bien sûr. Retenez bien ce nom, Warren Barguil est notre coureur à suivre.

Source photos (cyclismactu.net; @RenaudB31)

Nico

Jusqu'au 12 juillet, suivez le tournoi de Wimbledon avec nous grâce au Journal de Wimbledon. Voici la quatrième édition avec l'élimination de Rafael Nadal en Une.

Le Grand Départ approche et nous poursuivons nos dossiers pré-Tour. Après le Big Four hier, voyons justement quels coureurs sont capables de déstabiliser les 4 fantastiques du peloton international. Voici 4 coureurs qui peuvent poser des problèmes aux intouchables.

Thibaut Pinot ou "le 5ème fantastique"

Nous ne mentirons pas si nous disons que le franc-comtois est en train de vivre sa plus belle saison depuis ses débuts professionnels. Quatrième de Tirreno-Adriatico, du Tour de Romandie et du Tour de Suisse, Thibaut Pinot enchaine les bonnes performances en World Tour et il a surtout retrouvé le chemin de la victoire sur ces deux dernières courses. Tout d'abord fin avril, sur le Tour de Romandie, où il a lâché Chris Froome et Nairo Quintana qu'il va retrouver sur les routes du Tour de France. Puis le mois dernier où il a écrasé la concurrence sur l'étape reine du Tour de Suisse. A chaque fois, il a levé les bras en solitaire et a montré des capacités de grimpeur impressionnantes. S'il a progressé, cela ne fait aucun doute, même en descente. Nous avons aussi tous été surpris par son sprint sur la deuxième étape du Tour de Suisse où il a pris la troisième place derrière Moreno et Sagan. En cas d'arrivée en petit comité, le leader de la FDJ.fr pourrait faire la différence, tant mieux car les bonifications vaudront chères. Il lui manque juste ce brin de réussite pour accrocher un podium qui lui a manqué cette saison à cause de ses limites restreintes en contre-la-montre. Mais justement, c'est la montagne qui prime cette année sur la Grande Boucle et la FDJ.fr s'est même améliorée en contre-la-montre par équipes. Lorsque la pente va s'élever, il faudra compter sur Thibaut Pinot qui pourrait se mêler à la lutte pour le podium, voire peut-être plus.

Tejay Van Garderen ou "le polyvalent made in USA"

Après une année 2013 compliquée, Tejay Van Garderen a retrouvé la forme en 2014 en témoigne sa cinquième place sur le Tour de France. Cette année, il se présente sur la 102ème Petite Reine en tant que véritable outsider capable de bouleverser la hiérarchie imposée par les 4 fantastiques. Il a marqué les esprits sur le Critérium du Dauphiné Libéré où il a perdu le maillot jaune le dernier jour mais a tout de même pris une belle deuxième place. Sa force, c'est sa polyvalence. Van Garderen est aussi bon en montagne qu'il est bon en chrono. L'américain pourra compter sur le contre-la-montre par équipes où la BMC, après avoir remporté celui du Dauphiné, sera l'une des favorites. TVG le sait, il sera attendu sur ce Tour, peut-être même qu'il n'a jamais été aussi attendu, lui, le maillot blanc de la Grande Boucle 2012. Reste à savoir s'il aura les jambes pour tenir trois semaines mais les longs cols, c'est ce qu'il préfère.

Romain Bardet ou "le serein"

A 24 ans, l'altiligérien d'AG2R-la-Mondiale affiche une sérénité à toute épreuve. Il est modeste, a la tête sur les épaules, de quoi plaire imméditament au public français. Il est l'un des fers de lance de la nouvelle génération du cyclisme français. 15ème du Tour 2013, 6ème l'an passé, Bardet progresse et chaque année, il est attendu un peu plus. Si le top 5 demeure un objectif cette année, il sera d'autaut plus réalisable que le chrono ne sera pas un obstacle comme l'an passé où le français avait perdu sa cinquième place lors de l'avant-dernière étape. Romain Bardet aura une équipe costaude pour l'accompagner en montagne, AG2R pouvant même viser le classement par équipes comme sur le Giro 2014. La concurrence sera rude, mais sur le Dauphiné, Bardet a remporté la 5ème étape avait beaucoup de sang froid, en solitaire. 6ème de ce même Dauphiné comme du dernier Tour de France, il veut passer un cap dès ce mois de juillet. Au-delà de ses qualités de grimpeur, il a aussi de bonnes jambes de puncheur qui lui seront utiles à Huy, Le Havre ou encore Rodez. Cette année, Romain Bardet peut définitivement entrer dans la cour des très grands où il a même peut-être déjà un pied.

Rui Costa ou "le portugais"

Des portugais, il n'y en a pas beaucoup dans le peloton. Avec le palmarès de Rui Costa, il n'y en a qu'un seul. Le coureur de la Lampre, champion du monde sur route en 2013, vient de décrocher son premier titre national sur l'épreuve en ligne. Déjà vainqueur trois fois du Tour de Suisse, il attend ce déclic en grand tour. Pour l'instant, il n'a pas participé qu'au Tour de France pour un bilan mitigé. S'il a déjà trois bouquets à son actif, Rui Costa n'a jamais existé au général et il a même abandonné l'an passé alors qu'il se présentait en outsider. Cette année, c'est différent, troisième du dernier Dauphiné Libéré, il semble qu'il a progressé en montagne mais reste à savoir si les jambes vont suivre durant trois semaines pour ce coureur par étapes qui est très bon en contre-la-montre. Mais s'il pourra glaner quelques secondes à Utrecht, entre Vannes et Plumelec, il sera désavantagé par le fait que sa formation n'est pas une spécialiste du chrono par équipes. Alors, le portugais devra user de ses qualités de puncheur pour prendre du temps sur les arrivées en bosse. Néanmoins, il n'a jamais été aussi bien préparé pour le Tour de France dont ce sera sa septième participation.

Source photos (sports.orange.fr; cyclismactu.net; wikipedia.org)

Nico